vendredi 29 mai 2020

Une biographie en forme d'hommage pour le général Serge Soulet


Une belle initiative. On apprend que paraîtra prochainement la biographie du Général Serge Soulet, pilote de chasse et Commandant des forces aériennes. Un ouvrage hommage rédigé par son oncle, Jean-François Soulet.

Qualifié par ses pairs d'homme d'exception, le Général Serge Soulet fut commandant des forces aériennes et officier général de la zone de défense et de sécurité Sud-Ouest jusqu'en 2017, avant d'être brutalement emporté par la maladie (hommage et biographie parue sur ce blog ICI en mai 2017). 

Alors basé au CFA, il avait présenté ses missions sur ce blog lors d'un entretien en 2014.

Dans cet ouvrage, Jean-François Soulet, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Jean-Jaurès de Toulouse, a écrit "Le ciel sur ses épaules" en hommage à son neveu. 


mercredi 27 mai 2020

La relance par la mer


La semaine suivant la date du "déconfinement" du 11 mai a vu le lancement de plusieurs programmes industriels importants pour la Marine Nationale. L'occasion pour la ministre de rappeler que la Défense Nationale est directement ou indirectement pourvoyeuse d'activité industrielle, et ce à grande échelle.

Illustrations: Chantiers de l'Atlantique, Piriou, MINARM


Lundi 18 mai à Saint-Nazaire tout d'abord, la ministre des Armées Florence Parly lançait le chantier des 4 bâtiments ravitailleurs de force (BRF): Jacques Chevallier, Jacques Stofkopff, Émile Bertin et Gustave Zédé (tous ingénieurs du génie maritime).
Un programme confié aux Chantiers de l’Atlantique et Naval Group, et dont la livraison débutera en 2022 pour s'achever en 2029. 

Avec la crise, Saint-Nazaire s'attend à voir s'effondrer son marché des navires de croisière. C'est probablement pourquoi ce jour là, la ministre, se voulant rassurante quant au soutien de l'Etat à la filière, s'est un peu avancée en donnant des informations sur le futur porte-avions français.
En attendant l'arbitrage du Président, on sait donc déjà que oui, il y aura bien au moins un successeur au Charles de Gaulle. On apprend également plusieurs éléments déterminants: le navire sera mis à la mer en 2036, pour une entrée en service en 2038 (2040 au plus tard). Il s'agira d'un bâtiment, probablement à propulsion nucléaire, de 70 000 tonnes. Le coût du programme est lui important, étant à ce jour estimé à une fourchette entre 7 et 9 milliards.

Enfin, il sera construit aux Chantiers de l’Atlantique à Saint Nazaire ! Une information qui attise quelques jalousie plus au nord en Bretagne.


20 remorqueurs pour Piriou

Dans la foulée, Piriou, à Concarneau dans le Finistère, hérite du marché des 20 remorqueurs portuaires de la Marine nationale. Une centaine d'emplois assurés jusqu'en 2027, rien que pour la production.



Vers un ambitieux programme de corvette européenne ?

Le meilleur pour la fin. Ce 27 mai avait lieu (normalement !) une importante réunion technique sur la participation de l'Espagne au programme « European Patrol Corvette ».

Derrière l’Italie et Naviris, la co-entreprise de Fincantieri et de Naval Group., ce programme réunit la France, la Grèce et donc l’Espagne. Il pourrait de surcroît entraîner dans un effet boule de neige d'autre pays européens, comme le Portugal. 

Ce projet inclus dans une Coopération Structurée Permanente pourrait permettre de mener à bien un programme européen pour un navire de 3000 tonnes décliné en trois variantes: lutte anti-navire, missions longues et lutte anti-surface, patrouille de haute-mer.

Chaque pays pourrait via ce programme de Corvette remplacer des éléments vieillissants de sa flotte, ce qui représenterait plusieurs dizaines de navires. En France, l'EPC viendrait notamment succéder aux 6 frégates de surveillance de type Floréal, bientôt 30 ans d'âge, et basées à l'Outre-Mer.

Après le SCAF dans l'aérien, le MGCS dans le terrestre... l'EPC sera t-il le programme futur emblématique pour l'Europe dans le naval ?


Mise à jour 29 mai : sur cette lancée, Florence Parly se voyait présenter vendredi 29 mai à Brest le futur système franco-britannique de guerre des mines.


lundi 25 mai 2020

Dépistage massif à l'ENSOA de Saint-Maixent


Le Covid dans les armées, suite. On apprend ce lundi 25 mai qu'une campagne de dépistage débute aujourd'hui au sein de l'Ecole nationale des sous-officiers d'active de Saint-Maixent-L'Ecole, dans les Deux-Sèvres.


Ce sont 1 800 personnes qui vont être dépistées sur le site de l'Ecole nationale des sous-officiers d'active (ENSOA) de Saint-Maixent-L'Ecole. En effet, trois cas de Covid-19 ont été identifiés la semaine dernière, ont annoncé les autorités (Préfecture et Agence régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine).

Ces cas seraient tous asymptomatiques, mais entraînent cependant une campagne de dépistage au sein de l'institution, mais également à l'extérieur auprès de dizaines de contacts. 

Selon l'ARS, "les personnes contaminées sont des instructeurs qui avaient vocation à croiser la totalité des 300 élèves qui étaient là jusqu'au 13 mai".

Les tests seront réalisés avec l’aide des équipes de l’ENSOA, de son centre médical des armées, de l'hôpital de Niort et du CHU de Poitiers, avec le renfort d'infirmiers du Service départemental d'incendie et de secours. Les analyses seront réalisées par le CHU de Poitiers et les résultats définitifs connus en fin de semaine.

De son côté, l'armée de Terre prend toutes les mesures pour un retour à la normale progressif.


vendredi 22 mai 2020

A Mérignac, ADS Show devient le principal salon aéronautique. UAV Show reporté


Tout professionnel l'a appris à ses dépens, la pandémie aura eu raison de l'ensemble des salons et rendez-vous, que ces lieux soient destinés au business ou à l'accueil du grand public. Dans ce contexte, les salons de fin d'année comme EuroNaval ou ADS Show font désormais figure de derniers grands étendards pour les acteurs du secteur de la défense.

L'édition 2020 d'ADS Show, le salon international du MCO (maintien en condition opérationnelle) aéronautique de défense organisé notamment par la Région Nouvelle Aquitaine et Aerocampus, se tiendra bien comme prévu du 24 au 26 septembre à Mérignac, dans l'enceinte de la base aérienne 106.

Secteur clé du monde aéronautique, la maintenance a fait l'objet d'une réforme profonde dans les armées françaises, sous égide de la nouvellement créée DMAé (Direction de la maintenance aéronautique). Le fer de lance de cette réforme est la "verticalisation" des contrats avec les industriels, qui se voient plus directement mis en responsabilité des taux de disponibilité des aéronefs.

Et ADS Show, devenu un rendez-vous incontournable sur ce créneau, notamment lorsqu'il s'agit de présenter les innovations de la révolution numérique "4.0" (impression additive, réalité virtuelle, objets connectés...) aura cette année un intérêt supplémentaire.
Le salon se présente en effet comme l'un des rescapés de la pandémie de COVID-19, un salut qu'il doit à sa date plus tardive dans l'année. Un point sur lequel l'organisation a donc décidé de mettre l'accent : 
Cet événement sera l'occasion de démontrer la capacité de résilience et de mobilisation de la filière Aéronautique, Spatial, Défense pour faire face aux enjeux qui seront d'autant plus cruciaux au sortir de cette crise inédite.
Préparons d'ores et déjà l'après pour accompagner et soutenir l'économie et toutes les entreprises et organismes durement éprouvés !
Une opportunité donc, pour les industriels de rattraper l'important retard accumulé cette année dans les showrooms, séminaires, et rendez-vous B2B... 


Inscriptions et programme sur le site de l'événement: www.adsshow.eu/fr/

Enfin, nous remarquerons que la troisième et dernière journée du salon sera consacrée au recrutement et à la formation. Même touché de plein fouet par la crise, les besoins en ressources humaines dans le secteur de la maintenance aéronautique civile comme militaire restent gargantuesques.



UAV Show, le salon des drones, reporté à 2021

On était habitué à Bordeaux au diptyque ADS Show / UAV Show, tous les deux ans. Mais la pandémie du Covid-19 aura cependant eu raison du dixième anniversaire du salon des drones. L'édition est néanmoins reportée au mois d'octobre 2021.

Il faut d'ailleurs noter que la pandémie aura eu des effets contradictoires sur le monde des drones et plus généralement de la robotique. D'abord consacrés par les règles de distanciation sociale et les mesures de confinement, les appareils autonomes ou pilotés à distance sont désormais dans le viseur des organismes et juridictions s'agissant de la protection des libertés individuelles. 



mercredi 20 mai 2020

A Limoges, Arquus produit son 1000ème blindé Sherpa


L'industriel Arquus annonce que ses équipes de Limoges ont tout récemment conclu la production du 1000ème  véhicule blindé Sherpa. L'entreprise est donc fière d'intégrer son Sherpa au sein du club fermé des véhicules produits à plus de 1000 exemplaires, 14 ans après sa première présentation.

Illustrations: l'assemblage à Limoges - Arquus


Alors que l'industrie française de défense, qui a su garder une activité à hauteur de 30% durant le confinement, tente de retrouver des conditions de travail à peu près normale d'ici l'été, ces dernières semaines ont été marquées par plusieurs annonces. Aujourd'hui nous retenons celle, dans le domaine terrestre, d'Arquus (ex-Renault Truck Defense), qui a sorti de ses lignes de production à Limoges son millième 4x4 blindé Sherpa.

Le Sherpa est donc un vrai succès. Décliné en 4 modèles de base (Sherpa Scout pour la reconnaissance, Carrier pour le transport, APC pour le transport protégé, Sherpa Forces Spéciales), il équipe plusieurs forces armées et/ou de sécurité, faisant dire à son constructeur qu'il est de tous les théâtres.

Véhicule militaire, le Sherpa réalise surtout une belle carrière dans la sécurité intérieure, grâce à une version dotée d'Echelle d’Assaut développée en 2014 sur fonds propres par l'industriel. 
Le GIGN en possède mais on trouve également des Sherpa dans les groupes d'élite de la police au Chili, au Liban, en Indonésie, en Inde ou encore au Brésil. 

Dans les armées, les utilisateurs sont l'OTAN qui l'a engagé au sein de l'ISAF en Afghanistan, l'Egypte, ou le Koweït avec 300 exemplaires commandés.

Enfin, les forces spéciales françaises ont choisi une version spécifique du Sherpa FS pour leur programme VLFS (véhicule lourd des forces spéciales) en 2016. Programme qui connait quelques difficultés, mais dont les livraisons ont débuté.


Dans son communiqué Arquus félicite ses équipes et rappelle qu'en 2019, le site Arquus de Limoges a battu ses records de production, avec plus de 200 livraisons sur l’année. "Le site de Limoges a montré à cette occasion sa capacité à s’adapter à des rythmes très soutenus de production, allant jusqu’à deux véhicules Sherpa par jour. Ce record, obtenu l’année du 80e anniversaire du site, illustre le dynamisme et la capacité de renouvellement d’un centre historique de la Défense française."

Depuis qu'il a été présenté en 2006, le Sherpa est entièrement assemblé à Limoges grâce à une ligne de production complète. En 14 ans, ce sont désormais plus de 1000 véhicules Sherpa de tous modèles et de toutes configurations qui y auront été produits.


lundi 18 mai 2020

La Space Force lance X-37B, et l'armée de l'Air ses premiers opérateurs satellite


Un point spatial aujourd'hui. Les USA ont relancé avec succès leur navette (drone) X-37B, tandis que le Commandement de l'espace français accueille ses premiers officiers "opérateur satellite".

Ci-dessus: le lanceur Atlas V qui a mené avec succès le drone X-37B en orbite ce 17 mai - DoD


Alors que l'Iran a  (enfin) lancé fin avril son premier satellite militaire, s'auto-proclamant par la suite « force spatiale », les USA gardent bien entendu un large leadership dans le domaine.
La communication a commencé tambour battant autour du lancement de la très fameuse Space Force (voir le clip officiel très hollywoodien ci-dessous), mais c'est aujourd'hui la navette X-37B qui nous intéresse.


Le drone X-37B (ou plus exactement l'un des X-37B) a donc décollé de Cap Canaveral sur un lanceur Atlas V pour sa 6ème mission ce dimanche 17 mai. Cet appareil longtemps resté mystérieux est aujourd'hui connu du monde entier. Signe du temps, le lancement a fait l'objet de félciitations officielles sur les réseaux sociaux de la part du secrétaire à la Défense Mark Esper. 

Pour une nouvelle mission de longue durée (la dernière établissait un joli record de 780 jours), le drone spatial va mener à bien plusieurs expériences orbitales tout à fait intéressantes, et lancer un micro satellite FalconSat-8.

Le drone X-37B dans la coiffe du lanceur Atlas V


En France, le premier opérateur satellite du Commandement de l'espace

Dans le même temps, l'armée de l'Air (et bientôt "de l'Espace") avance à son rythme avec la qualification de son tout premier officier, en la qualité d' « ingénieur mission satellite ». 
En effet, le ministère confirme qu'à l’issue d’une formation de plusieurs mois, réalisée au sein des équipes de maintien à poste des satellites militaires d’observation au Centre spatial toulousain du Centre national d’études spatiales (CNES), le lieutenant Charles, a été formé avec succès au métier d'ingénieur mission.

Ce dernier est affecté à l'’équipe de maintien à poste des satellites militaires CSO du CNES à Toulouse. Il a directement été suivi d'un second officier, le lieutenant Maximilien.

Pour rappel, les armées avaient annoncé leur volonté il y a un an de devenir leur "propre opérateur", ce qui n'était pas tout à fait le cas jusqu'à maintenant.

L'armée de l'Air reconnaît qu'il s'agit certes d'un « petit pas » en apparence, mais néanmoins d'un nouveau « bond » pour le Commandement de l’espace.

Le Commandement de l’espace, créé à l'automne 2019, va continuer sa montée en puissance en augmentant progressivement ses effectifs à Toulouse (hébergé par le CNES) avec durant l'été qui arrive l'intégration d'une vingtaines d’officiers supplémentaires. Les recrutements pour ces postes d'OSC sont d'ailleurs ouverts. Ces équipes apprendront à opérer les systèmes PLEIADES et CERES, en plus de CSO.

Le CDE sera tout à fait opérationnel à l'été 2021 si tout va bien, mais bénéficiera de son plein potentiel d'ici à 2025, avec ses propres structures et un centre de contrôle dernier cri. 

La France n'est pas la seule puissance moyenne a vouloir se doter d'un commandement dédié aux opérations spatiales: le Japon inaugure ce 19 mai son premier "Space Operations Squadron" dont la mission sera la surveillance des satellites et débris.  


vendredi 15 mai 2020

Cognac et ses drones Reaper mis à l'honneur

Madame la ministre des Armées Florence Parly a enfin pu réaliser sa visite sur la base aérienne 709 de Cognac de jeudi 14 mai. Dans le même temps, la flotte de drones Reaper prend désormais une importance considérable dans les opérations au Sahel

Ci-dessus: un MQ-9 Reaper armé des forces françaises à Niamey au Niger - Armée de l'Air


Florence Parly était à Cognac ce jeudi 14 mai - une visite de multiples fois reportée - pour y rencontrer les personnels de la base aérienne 709 de Cognac Chateaubernard.
On retrouve sur cette enceinte, qui prend de l'importance,  l'école de pilotage de l'armée de l'Air et la 33ème escadre de surveillance, de reconnaissance et d'attaque, reformé tout dernièrement. Cette escadre comprend l'escadron de surveillance 1/33 Belfort et ses fameux MQ-9 Reaper, l'escadron de transformation opérationnelle drones 3/33 Moselle et l'escadron de soutien technique aéronautique 15/33.

Dans le respect des nouvelles normes de distanciation, la ministre a fait le tour des installations, alors que la base doit recevoir entre 2 et 400 nouveaux personnels, accueillant en effet une partie des effectifs de Tours.
Nous avions d'ailleurs vu sur ce blog l'an passé que la base a subi d'important travaux de rénovation. Avec ses Reaper et ses Pilatus PC-21, elle est désormais tout à fait stratégique pour les forces aériennes françaises. 


Profitons en justement pour faire un point sur la flotte de Reaper, qui peuvent désormais être armés de bombes guidées (depuis fin 2019). 
L'escadron 1/33 Belfort mène désormais sur l'opération Barkhane des opérations de frappes régulièrement. 40% des tirs de bombes depuis le début de l'année lui seraient imputés, selon le blog Le Mamouth. Soit plusieurs dizaines de bombes GBU (les missiles sont attendus à court terme).

Un chiffre assez impressionnant au regard de la "jeunesse" de cette capacité dans l'armée de l'Air, mais qui s'explique assez simplement, par deux raisons:
  • la permanence en vol de ces drones, qui permet la frappe au moment le plus opportun.
  • le fait que frapper depuis un drone n'a rien de bouleversant en soi, cela s'apparentant à une frappe aérienne tout à fait classique (ce à quoi les aviateurs sont longuement formés).
Le "33" possède aujourd'hui 5 drones Reaper Block 1, qui seront modernisés (le 6ème a été perdu dans un crash fin 2018, mais sera remplacé pour 1$ symbolique), et 2 Reaper Block 5 depuis cet hiver 2020. 4 autres Block 5 sont attendus tout prochainement.
Sont basés à Cognac 2 Reaper Block 1 de 2 Reaper Block 5. Tandis que 3 Block 1 œuvrent sur Barkhane depuis Niamey.

L'arrivée du Block 5 et de sa suite de capteurs ROEM est attendue avec enthousiasme au Sahel.

La prochaine étape, normalement, sera celle de l'Eurodrone, mais avec le véritable cafouillage qui entoure ce dernier, il est envisageable que la flotte de Reaper soit encore amenée à s'agrandir au cours de la décennie qui vient...

© Sgt Midreuil


mercredi 13 mai 2020

Création d'un groupe de travail entre les états-major Air du programme SCAF


Le ministère des Armées communique ce mercredi sur une visioconférence qui a réuni ce 7 mai 2020 le général Philippe Lavigne, le général Javier Salto et le général Ingo Gerhartz, respectivement chefs d’état-major des armées de l’air française, espagnole et allemande, et ayant pour objet l’avancement du système de combat aérien futur (SCAF).


Pandémie ou pas, l'armée de l'Air demeure sur tous les fronts ! Nouvelles frappes contre l'Etat Islamique en Irak (le premières depuis plusieurs semaines), nouveau déploiement de Mirage 2000 dans les pays baltes pour la mission Baltic Air Policing, entraînements d'opportunité en métropole (dû à un ciel libéré du trafic civil), ou encore activité intense sur l'opération Résilience, jusque dans le Pacifique... l'activité opérationnelle est donc intense. Mais cela ne doit pas faire oublier les grands programmes en cours, et principalement le SCAF.

D'autant plus que les inquiétudes sont grandes avec la crise économique qui s'annonce. Relance ou austérité, le monde de la défense attend de connaître son sort...  

Mais à ce jour, le calendrier (politique/industriel) suit son cours, et cette nouvelle rencontre a été l’occasion pour les CEMAA des pays partenaires de s’accorder sur les critères d’évaluation opérationnels qui permettront de sélectionner les meilleures combinaisons possibles d’avions de combat futurs et de drones en appui, dont les résultats sont attendus pour mi-2021 (terme prévu de l’étude conceptuelle).

Et, je cite, "les trois chefs des armées de l’air française, allemande et espagnole se sont ensuite accordés sur une compréhension commune des besoins de connectivité pour le combat collaboratif aérien. En effet, le combat collaboratif rend nécessaire de faire concourir les différents programmes nationaux dans les deux décennies à venir, avant la mise en service du système aérien de nouvelle génération qui n’interviendra qu’en 2040."

On apprend enfin qu'un groupe de travail trilatéral dédié a été créé, dont la première tâche sera d'identifier les périodes où les programmes nationaux peuvent s’ajuster, "afin d’y intégrer les besoins de connectivité en vue de l’arrivée du SCAF et son approche native de système de systèmes."


MAJ: Airbus lance également un nouveau Forum dédié au SCAF, ainsi qu'un groupe de réflexion dédié à l'éthique (du combat aérien futur). Un panel d'experts quasi exclusivement germanophone... Correction: Airbus indique que ce panel sera élargi aux chercheurs des autres nations participantes.  


lundi 11 mai 2020

Résilience : l'EMR de Mulhouse va prendre la direction de Mayotte


L’hôpital de campagne "EMR" du Service de Santé des Armées avait été déployé à proximité de l’hôpital civil de Mulhouse au début de la crise du Covid-19. D'une capacité de 30 lits, il a accueilli jusqu'à 27 patients simultanément, soulageant les capacité de réanimation de l’hôpital public. Il n'héberge désormais plus aucun patient et s'apprête à être démantelé. Une section va cependant partir renforcer Mayotte. 


La baisse de la tension sur le système hospitalier français a un impact direct sur l'opération Résilience. En effet, n’accueillant désormais plus aucun patient, l'EMR installé à Mulhouse sera démonté dans les prochains jours. Une partie a même déjà été ôtée le 18 avril. 

C'est une information qui a été confirmé ce lundi 11 mai par la ministre des Armées Florence Parly. Auditionnée en compagnie de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, par la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée Nationale, elle a confirmé que l'Élément militaire de réanimation du Service de santé des armées n'était plus nécessaire et serait entièrement démantelé d'ici au 20 mai. 

Le dernier patient a été transféré le 7 mai. Pour rappel, l'EMR a pris en charge à partir du 23 mars jusqu'à 27 patients lourds (pour une capacité de 30 lits).

Toutefois, la mission ne s'arrête pas là pour le SSA puisqu'une partie de l'EMR, équivalente à 10 lits, va rejoindre l'île de Mayotte. L'acheminement se fera grâce à deux rotations d'A400M avant la fin du mois de mai. Mayotte est en effet aujourd'hui un cluster départemental qui inquiète. L'île bénéficie déjà d'un pont aérien militaire et du soutien du PHA Mistral de la Marine Nationale, qui multiplie les navettes avec La Réunion.



mercredi 6 mai 2020

Hommage aux morts à Cazaux. Les commémorations du 8 mai auront bien lieu


Dans un contexte difficile marquée par les règles de distanciation sociale, un hommage important a tout de même pu avoir lieu à Cazaux suite au décès de deux militaires la semaine dernière lors d'un entraînement à l'hélitreuillage. A Bordeaux, la cérémonie de commémoration du 8 mai aura bien lieu. 

Ci-dessus: le CEMAA présent à Cazaux ce 6 mai - crédits SSA


Une semaine après le terrible accident du 29 novembre à Biscarosse, impliquant l'escadron 1/67 "Pyrénées" et le Service de Santé des Armées, une cérémonie a pu avoir lieu sur la base aérienne 120 de Cazaux, et ce presque normalement malgré les restrictions provoquées par la pandémie.

En présence du Général d’armée aérienne Philippe Lavigne, Chef d'état-major de l'armée de l'Air, les régiments, familles, les proches et les camarades de l’infirmier en soins généraux de 2e grade Quentin Le Dillau et du sergent-chef Pierre Pougin ont ainsi pu rendre hommage  à ces deux hommes décédés en service aérien commandé.


Les commémorations du 8 mai adaptées à Bordeaux

La commémoration du 75e anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945 aura lieu à Bordeaux, place du XI novembre, à partir de 11h00. Présidée par le général de corps aérien Matthieu PELLISSIER, commandant des forces aériennes, officier général de la zone de défense et de sécurité Sud-Ouest et commandant d’armes de la place de Bordeaux, cette cérémonie se déroulera en présence des plus hautes autorités civiles et militaires de la garnison de Bordeaux ainsi que d’anciens combattants.

Au cours de cette cérémonie, se succéderont : la lecture du message par le président de l’Union française des Anciens combattants et la lecture du message de la ministre déléguée auprès de la ministre des armées par Madame la Préfète de région.

Compte tenu de la crise sanitaire et des mesures strictes à appliquer, il n’y aura pas de sonorisation installée pour cette cérémonie. La lecture des messages sera effectuée devant le monument « Aux Morts ». Les autorités procéderont ensuite à un dépôt de gerbes symbolique (gerbes déjà en place devant le monument aux morts) et au ravivage de la flamme.


Ci-dessous, les images de la cérémonie à Cazaux ce 6 mai - Crédits SSA






vendredi 1 mai 2020

Drame à Biscarosse avec la mort de deux militaires lors d'un exercice


Nouveau drame pour les hélicoptéristes des armées ce 29 avril après un accident d'hélitreuillage à Biscarosse. Deux militaires ont perdu la vie après la rupture d'un câble de treuillage lors d'un exercice.


Un terrible accident d'hélitreuillage est de nouveau survenu ce mercredi 29 avril au Centre d'essais des Landes près de Biscarosse. Il concerne cette fois ci l'armée de l'Air et l'équipage d'un Caracal de l'escadron 1/67 "Pyrénées" de Cazaux. 
Les victimes sont le sergent Pierre Pougin, sauveteur plongeur du Pyrénées, et l'infirmier en soins généraux de premier grade Quentin Le Dillau (SSA, affecté à la base aérien 120 de Cazaux). Ce dernier, gravement blessé lors de l'accident, est décédé à l'hôpital ce jeudi 30 avril.

Durant un exercice SAR ("search and rescue"), c'est le câble de treuillage qui aurait tout simplement cédé. Un fait rarissime. Deux enquêtes sont en cours. 

En complément de la Marine Nationale et de la Sécurité Civile, cet escadron des forces spéciales Air intervient très régulièrement sur la mission de sauvetage en mer au large des côtes atlantiques. Des Caracal sont ainsi constamment en alerte.

Au début du mois, c'est un Cougar de l'armée de Terre (5ème RHC) qui s'était écrasé lors d'un exercice presque similaire près de Tarbes, faisant 2 victimes et 5 blessés. 


Communiqué:


Une fois encore, Pax Aquitania tient à rendre hommage à ces hommes et s'associe à la douleur des camarades et proches des victimes.

Une cagnotte en ligne a été ouverte au profit des familles: LIEN ICI