vendredi 29 juin 2018

Le blog a 5 ans ! Et passe le cap du million de pages vues !


Un mot rapide en ce début d'été pour célébrer (avec deux mois de retard quand même) le cinquième anniversaire du blog ! Un mot surtout, pour vous remercier à toutes et à tous, pour le passage si symbolique du million de pages affichées ! 

Il aura donc fallu 5 ans, presque tout rond.

En 5 ans, l'environnement stratégique aura évolué de façon drastique. Alors que vient tout juste d'être votée une loi de programmation militaire très (trop ?) ambitieuse, le temps des débats houleux de la LPM précédente en 2013, durant les débuts de ce blog, semble si loin.

Comme pressenti, plus on se rapproche de la fatidique décennie 2020, plus ce sont les nouvelles technologies qui nous préoccupent. Robotique, intelligence artificielle souveraine, aviation de combat et blindés du futur, programmes industriels européens... la modernisation des armées déjà bien entamée dans certains domaines, passe à une vitesse supérieure.

Et les enjeux internationaux se durcissent. Air, terre, mer, cyberespace ou espace... la défense se conjugue définitivement en multi-domaine.

Mais revenons au blog. Déjà 5 ans donc, et toujours la même motivation, même s'il faut reconnaître que les timings de publication sont de plus en plus serrés, et ne seront pas tenables éternellement, une journée ne comptant malheureusement, encore et toujours, que 24h.
Mais peut être également, que l'ère des blogs vit son crépuscule. Il est vrai par exemple que la relève n'a pas vraiment suivi sur ce créneau, mais plutôt ailleurs, comme sur Twitter. La sphère défense aura raté la mode des chaînes YouTube. Trop touchy (on jugera même l'idée suicidaire). Mais on peut déjà parier que d'autres vecteurs de pensée émergeront, et que cette communauté suivra.

Eté oblige, le rythme des publications va désormais baisser jusqu'à la rentrée. Ralentir, mais pas disparaître, loin de là ! Les sujets ne manquent pas, l'été 2017 avait été très très chaud rappelez-vous.

Un dernier merci, à tous les lecteurs fidèles ou occasionnels, et même aux webbots !


jeudi 28 juin 2018

Retour sur l'exercice franco-britannique Catamaran 2018


De la fin mai à la mi juin se déroulait sur la côté atlantique un exercice franco-britannique d'envergure stratégique: "Catamaran 2018". Près de 2000 hommes étaient réunis autour d'une quinzaine de bâtiments de guerre afin de s'entraîner au débarquement et à la pénétration d'un territoire en profondeur. Cela dans le but de valider la constitution d'une force expéditionnaire commune à l'horizon 2020. 

Images: Marine Nationale, Préfecture du Morbihan. Vidéos: Marine Nationale, Sud Ouest, Navy Recognition.


Malgré le Brexit (le bilatéral est de toute façon une façon de faire privilégiée outre-Manche), la France et le Royaume-Uni restent deux puissances équivalentes aux intérêts relativement concordants. C'est ainsi que dans le cadre du Traité de Lancaster House, conclu en 2010, Français et Britanniques continuent de s'entraîner et de mettre au point une force expéditionnaire commune, censée être pleinement opérationnelle en 2020.

C'est tout l'intérêt de l'exercice Catamaran, qui a lieu à intervalle régulier. Cette année, 2 000 hommes et femmes de la Marine nationale, l’Armée de terre, la Royal Navy et la Royal Air Force ont ainsi manœuvré pour planifier et conduire une opération amphibie vers la terre dans un environnement comportant une menace aérienne et sous-marine. En somme, un débarquement.


Du 1er au 15 juin 2018 autour de La Rochelle puis dans le Morbihan, 14 bâtiments de guerre des deux pays constituaient la Task Group 471.01 sous le commandement du contre-amiral Olivier Lebas et du Général de brigade Pierre Schill, commandant les troupes embarquées. 
Le BPC Tonnerre était le navire amiral de la force qui comportait également la frégate Jean-Bart, les BCR Somme et Marne la frégate La Motte-Piquet, la FREMM Aquitaine et trois bâtiments britanniques. 
La composante aérienne était fournie par la Marine nationale, l’aviation légère de l’Armée de terre, l’armée de l’Air et la Royal Air Force.

Plus en détail (source: dossier de presse), et sans toutes les citer, on retrouvait les unités suivantes: un détachement de transmissions de la 9e compagnie de commandement et de transmissions de Marine (9e CCTMa) stationné à Poitiers; le 1er RIMa stationné à Angoulême avec des engins blindés roues/canon de type AMX10RC pour compléter le TC2, un escadron AMX10 RC avec trois pelotons sur AMX10RC, un peloton de reconnaissance et d’investigation; le 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC) avec 4 hélicoptères de manœuvre et d’assaut et 2 hélicoptères d’attaque... Les anglais déployaientt eux notamment 2 hélicoptères lourds Chinook.


L'exercice s'est étalé sur plus de 15 jours, sur une grande partie de la façade atlantique (chronologie ci-dessous). Une parfaite coordination des moyens et des procédures a pu être constatée par les responsables militaires et politiques présents. 
Les observateurs britanniques ont notamment pu regretter que la Royal Navy se passe de BPC (et des EDAR qui vont avec), alors qu'elle vient de se séparer du HMS Ocean, qui a pris le chemin du Brésil.

Chronologie officielle de l'exercice CATAMARAN 2018:
  • 25 mai 2018 : appareillage de la composante navale française de Toulon. 
  • du 1er au 2 juin 2018 : acheminement de la force terrestre par voie routière et ferroviaire puis embarquement sur les navires au port de La Rochelle ; 
  • du 2 au 5 juin 2018 : phase d’entrainement technique du personnel entre La Rochelle, l’île de Ré et l’île d’Oléron ; 
  • du 6 au 8 juin 2018 : phase de répétition tactique de la mise à terre sur l’île de Ré ou l’île d’Oléron ; phase de renseignement tactique par les forces avancées, entre le littoral breton et le camp de Coëtquidan ; 
  • du 8 juin au 13 juin 2018 : phase d’exercice en terrain civil, qui débutera par un débarquement amphibie entre Quiberon et Sarzeau à partir du 8 juin, se poursuivra par une manœuvre mobile vers les camps de Meucon et de Coëtquidan jusqu’au 12 juin. Cette phase se clôturera par une nouvelle manœuvre mobile vers les plages pour conduire un rembarquement, qui sera achevé le 14 juin.

Ce qui nous intéresse particulièrement bien sûr sur Pax Aquitania, ce fut la présence inédite dans un premier temps de la force amphibie autour des îles de Ré, et d'Oléron. Sud Ouest en a d'ailleurs rapporté quelques images.










mercredi 27 juin 2018

Adieu aux armes pour le Général Boubée de Gramont


Jeudi 21 juin, dans les jardins de l'Hôtel de ville de Bordeaux, le général de division Patrick BOUBEE de GRAMONT, général adjoint engagements à l’officier général de la zone de défense et de sécurité sud-ouest (OGZDS-SO) et commandant de la zone Terre sud-ouest, faisait ses adieux aux armes au cours d'une très belle cérémonie. 

Outre des éléments des régiments de la zone sud-ouest, plusieurs personnalités et officiers généraux étaient présents pour l'occasion, ainsi que le CEMAT, le général d’armée Jean-Pierre BOSSER.

Remercions le pour ses 40 années de service, et souhaitons lui bonne continuation en 2ème section !

Photos: Pax Aquitania, en attendant les clichés officiels. 


Le gnal Boubée de Gramont (à gauche) aux côtés du CEMAT, le gnal Bosser - Pax Aquitania


Biographie officielle:

Engagé le 1er septembre 1978, le Général de division Patrick de Gramont intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Général ROLLET 1978 1980). Il choisit l’arme des Troupes de Marine, spécialité Arme Blindée Cavalerie. Après une année de formation à l’École d’application de l’arme blindée cavalerie à Saumur, il sert comme lieutenant chef de peloton d’auto mitrailleuses légères successivement au Régiment d’infanterie chars de marine (RICM à VANNES) de 1981 à 1983 puis au 23° Bataillon d’infanterie de marine à DAKAR. 

Promu capitaine à l’été 1985, il est affecté au Régiment de Marche du Tchad (R.M.T.à MONTLHERY) et occupe les fonctions d’officier adjoint à l’escadron de chars. 

Il est désigné en 1987 pour créer et prendre le commandement de l’Escadron Blindé du Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique Nouvelle Calédonie (NOUMEA). 

À l’été 1989, il est affecté à l’École d’application de l’arme blindée cavalerie, où il remplit les fonctions d’instructeur tactique. Il entre à l’École supérieure de guerre en 1992 (106ème promotion) puis rejoint la 1ère promotion du Collège interarmées de défense (C.I.D.) de 1993 à 1994. 

Il est désigné pour prendre les fonctions de chef du Bureau opérations-instruction du 1er Régiment d’infanterie de marine à ANGOULEME. 

Il occupe ensuite les fonctions de chef de la division des opérations à l’Etat- major interarmées des forces françaises stationnées à DJIBOUTI (FFDJ) de 1996 à 1998. 

Il sert de 1998 à 2001 comme officier rédacteur en charge de l’Afrique centrale à la Direction de la coopération militaire et de défense au Ministère des Affaires Étrangères. 

Promu colonel le 01 octobre 2001, il commande le 5ème Régiment inter armes d’outre- mer (5° R.I.A.O.M.) à DJIBOUTI de juillet 2001 à juillet 2003. 

Il assure les fonctions de chef du Bureau Organisation des forces au Centre de doctrine d’emploi des forces de l’armée de Terre (CDEF) de septembre 2003 à juillet 2005. 

Auditeur de la 55ème session du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de la 58ème session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), il rejoint la Délégation des affaires stratégiques du Ministre comme chef du bureau Politique de défense. 

Il est directeur adjoint du CDEF de 2009 à 2012. 

Promu général de brigade le 01 août 2012, il est désigné comme Chef d’état-major de la Force de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) du 22 juillet 2012 au 22 juillet 2013. 

Depuis le 24 septembre 2013, il est affecté à l’OTAN où il occupe les fonctions de directeur d’Allied Command Transformation Staff Element Europe (ACT SEE) et de Deputy Assistant Chief Of Staff Capability Requirements, Targets and Review (DACOS CRTR). 

Promu Général de Division le 01/08/2017, il est nommé Général adjoint engagements de l’OGZDS SO et COM Zone Terre Sud-Ouest. 

Operations : Gabon (1982) – Liban (1983) - Sénégal (1984) – Guinée (1986) - Tchad (1995) – Djibouti (1998 et 2001) – Monusco (2012- 2013). 

Décorations : Légion d’Honneur (officier) – Ordre National du Mérite (commandeur) – 1 citation. 

Le Général de division Patrick de GRAMONT est né le 05 janvier 1959; il est marié et père de cinq enfants.


mardi 26 juin 2018

Le Mirage 2000N laisse place au Rafale dans les forces aériennes stratégiques


L’escadron 2/4 La Fayette et l'Armée de l'air ont célébré ce 23 juin sur la BA 125 d’Istres la fin de carrière opérationnelle du Mirage 2000N. 30 ans au service de la dissuasion nucléaire.

Photos: Armée de l'air


Le Mirage 2000N était mis à l'honneur ce samedi 23 juin à Istres. Le Mirage des FAS (les forces aériennes stratégiques) qui était (et sera encore tout l'été) en charge de la mission de dissuasion nucléaire au sein de l'escadron 2/4 "Lafayette" vit ses dernières semaine de service après 30 ans dans l'Armée de l'air.

Un meeting était organisé à Istres, avec notamment bien sûr, le successeur: Rafale. Le 2000N, qui arborait une livrée spéciale, a aussi eu droit à sa parade avec la Patrouille de France.

Entré en service en 1988, le Mirage 2000 "N" pour "nucléaire" a été conçu par Dassault Aviation comme particulièrement polyvalent, sa spécialité étant évidemment la pénétration en profondeur sous le seuil radar.
Quatre escadrons des FAS ont opéré le 2000N: Le 1/4 "Dauphiné", le 3/4 "Limousin", le 2/3 "Champagne" et le 2/4 "Lafayette".

Hors mission nucléaire, il aura participé aux opérations extérieures en ex-Yougoslavie dans les années 90, et plus récemment en Libye, au Sahel et au Levant. Son dernier déploiement aura été réalisé en BSS (à N'Djamena) de janvier à avril.

La douzaine d'appareils encore en service œuvreront encore tout l'été, avant d'être définitivement retirés et transférés vers Chateaudun pour démantèlement, ou cannibalisation. 
Ainsi, l'Armée de l'air fait encore un pas vers le "tout Rafale", déjà en vigueur dans la Marine Nationale.

Ceci dit... ce n'est pas encore la fin puisqu'on devrait voir la famille des Mirage voler avec la cocarde française jusqu'au moins 2030.




lundi 25 juin 2018

Le Rafale dans une impasse en Belgique ?


Après le ministre de la défense Steven Vandeput, par deux fois au moins, c'est le président de la N-VA Bart De Wever qui a sèchement exclu l'éventualité que la Belgique se dote du chasseur français Rafale en remplacement de ses F-16. Les camouflets publics s’enchaînent pour la proposition française.

Refaisons brièvement l'état des offres. La Belgique cherche, en remplacement de ses F-16, à se doter d'ici 2023 de 34 appareils multirôles, pour 3,4 milliards d'euros. Le 14 février dernier, deux agences gouvernementales, celle des Etats-Unis et celle du Royaume-Uni, pour le F-35 de Lockheed Martin et le Typhoon du consortium Eurofighter, avaient déposé leur "best and final offers"Deux candidats s'étaient retirés (Boeing et Saab), un autre décidaient de ne pas participer à cet appel d'offres jugé faussé car en faveur du F-35 américain... mais faisait tout de même une offre. Il s'agissait de la partie française avec le Rafale. 

Lire sur le blog: F-35, Typhoon, Rafale... la Belgique peut maintenant choisir


En dehors de l'appel d'offres, la proposition commerciale française, qui comporte notamment de grandes compensations économiques, une participation au programme SCAF (système de combat aérien du futur), voire même une intégration à l'aéronavale (!), est censée être examinée en parallèles des deux offres "officielles".
Cependant, c'est la troisième fois en ce mois de juin que le premier ministre Charles Michel doit recadrer des responsables politiques pour qui le Rafale est d'ores et déjà exclu de la compétition.

Par deux fois en effet, le ministre de la défense appartenant à la N-VA, Steven Vandeput a "éliminé" le Rafale dans des déclarations à la presse.
Et ce dimanche 24 juin, ce fut le tour du Président de la N-VA Bart De Wever, qui déclarait que "l'avion de combat français Rafale n'est pas un bon plan, il n'est pas suffisamment performant pour notre défense. La prolongation des F-16 est exclue également". Et d'ajouter:  "3,4 milliards pour un appareil qui permet de ne rien faire, cela n'a aucun sens". Dur. Et même injuste, car erroné.

Encore une fois hier, le Premier ministre Charles Michel a donc dû rappeler, par l’intermédiaire de son cabinet que "la procédure décidée au gouvernement sera respectée et les décisions seront prises au gouvernement sur la base d'informations objectives et nulle part ailleurs".


De la politique, et seulement de la politique ?

Pour de nombreux commentateurs de la politique belge, il ne faut en fait voir ici qu'une bataille de chefs, cherchant à remettre en cause le leadership du Premier Ministre. On ne s'attardera donc pas sur la méconnaissance visiblement abyssale du leader de la N-VA en matière d'aviation de combat. Et ça notamment quand on sait qu'indirectement, c'est bien le F-35 américain qui est poussé par les responsables flamands.

Le gouvernement annonce lui se donner le temps de la décision, mais différents courants d'influences, y compris l'OTAN, poussent pour un choix rapide.

Quoi qu'il advienne, la décision belge sur son futur avion de chasse sera lourde de conséquences pour l'Europe de la défense.


jeudi 21 juin 2018

Journée Nationale des blessés de l'Armée de Terre


Alors que l'Armée de Terre est lourdement engagée à l'étranger comme sur le Territoire Nationale, elle célébrera ce 23 juin, pour la seconde année consécutive, la "Journée nationale des blessés de l'Armée de Terre". Bordeaux aura sa cérémonie, retransmise en direct aux Invalides à Paris. 

Sahel, Levant, Liban, mais aussi l'opération Sentinelle en métropole... les femmes et hommes de l'Armée de Terre sont aujourd'hui engagés comme rarement. Et le payent parfois au prix de leur chair ou de leur âme. 
La journée nationale du 23 juin est l’occasion de rendre hommage à ces militaires blessés en position de service et de montrer à l’ensemble de nos concitoyens qu’aucun de ces blessés, ou de leur famille, n’est laissé au bord du chemin.

Elle est également une opportunité pour mettre en lumière tous les acteurs qui oeuvrent à leur profit, aux côtés de l’armée de Terre et du Service de santé des armées.

Diverses manifestations sont ainsi organisées simultanément sur l’ensemble du territoire. Quatre d’entre-elles, dont Bordeaux, seront retransmises en direct et en simultané aux Invalides, à Paris, en présence du Président de la République et du Chef d’état-major de l’armée de Terre.

C'est ainsi qu'à Bordeaux, l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Robert Picqué, connu notamment pour traiter le syndrome de stress post-traumatique, accueillera une cérémonie officielle samedi matin (l'accès est néanmoins restreint).
Le médecin-général Moncade, directeur du HIA, ainsi que le général de division Boubée de Gramont* commandant la zone Terre sud-ouest, y prononceront des mots d'accueil. 

Y seront également présentées les mesures du « plan famille » décidées par la ministre des armées et sur le soutien aux blessés en zone sud-ouest.


*La cérémonie d'adieu aux armes de ce dernier se déroule d'ailleurs ce jour à l'Hôtel de ville de Bordeaux.


mercredi 20 juin 2018

Nouvelle étape pour le SCAF Franco-Allemand


La France et l'Allemagne ont signé le mardi 19 juin deux lettres d'intention communes, dont l'une portant sur le système de combat aérien du futur (SCAF). Elle désigne la France comme nation leader du projet destiné à succéder au Rafale et à l'Eurofighter à l'horizon 2040.

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel se sont rencontrés ce 19 juin au château de Meseberg, près de Berlin, pour un sommet franco-allemand. Une rencontre préliminaire au Conseil européen de Bruxelles qui portera sur la zone euro, et le projet porté par le couple d'un budget commun.

Mais on attendait également des avancées sur le partenariat stratégique européen entre la France et l'Allemagne. Moins d'un an après l'annonce à l'Elysée d'une volonté commune, et après les avionneurs Dassault Aviation et Airbus, qui avait signé un accord initial de coopération fin avril, les ministres de la défense/des armées française et allemande ont signé le même jour deux lettres d'intention communes, portant sur un futur char de combat, et le système de combat aérien futur.

Lire sur le blog: Dassault Aviation et Airbus, feront le chasseur du futur



Si le char lourd (Main Ground Combat System – MGCS), fruit de l'union de Nexter et KMW, sera à la charge principale des allemands, avec d'ailleurs mention d'un système d’artillerie du futur (CIFS), le programme FCAS (ou SCAF à l'international) avec au centre le futur avion de chasse européen, mais aussi donc, une architecture de systèmes, des drones, ravitailleurs... sera lui conduit par la France, et Dassault Aviation.

La lettre d’intention prévoit le lancement d'ici la fin de l'année 2018 d'une phase d’étude comprenant des travaux d’architecture et le lancement rapide de démonstrations, précise le ministère de la Défense dans un communiqué.
Une politique de démonstrateur, c'était la volonté récemment exprimée par Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation.
L'idée est d'aboutir, vers 2025, à une définition « des concepts à retenir pour le futur système opérationnel »

Bien sûr derrière la volonté politique, il faudra se répartir le poids industriel du programme, dont une grosse partie concernera le futur chasseur, vraisemblablement de 6ème génération. Si Dassault est en position de force, assurant l'avenir de toutes ses équipes pour l'après Rafale, Airbus va chercher à obtenir de belles parts du gâteau de l'autre côté du Rhin. Un véritable défi qui scellera l'avenir de l'Europe de la Défense.

D'autres industriels sont amenés à intégrer le programme. Il faudra notamment se trouver un motoriste. A-t-on encore cette capacité en Europe ?

Autre défi, le(s) programme(s) reste ouvert aux partenaires européens éventuels, ce qui sera une des clés de sa réussite tant commercialement, qu'en termes de stratégie et de souveraineté, face à la concurrence sans merci et déjà présente qu'est celle du F-35 et de son environnement de combat très très exclusif...

Stratégie et souveraineté toujours, Paris et Berlin ont aussi convenu du lancement du satellite militaire franco-allemand CSO3 sur Ariane 6, afin de garantir un accès souverain de l'Europe à l'espace.


mardi 19 juin 2018

Le 3/8 « Côte d’or » accueille la Royal Air Force à Cazaux


La base aérienne de Cazaux a accueilli durant deux semaines 4 Hawk  britanniques, accompagnés de leurs 7 pilotes, 3 préparateurs de missions et 18 mécaniciens anglais. L'occasion pour l'escadron 3/8 « Côte d’or » et le 100 SQN de la Royal Air Force de partager leurs expériences et procédures dans leur domaine de compétences très particulier. 

Source et images: Défense Sud Ouest / Armée de l'air


Des anglais sur le Bassin d'Arcachon. 4 Hawk appartenant au 100 SQN de la Royal Air Force ont stationné du 24 mai au 8 juin sur la BA 120 de Cazaux, aux côtés de l'escadron 3/8 « Côte d’or » de l'Armée de l'air.
Ces deux escadrons des escadrons « Aggressor », dont le rôle lors des exercices est de jouer le rôle de "RED AIR", la force qui jouera le rôle de l'adversaire.  

L'Armée de l'air détaille 2 missions qui ont illustré tout particulièrement la coopération franco-britannique :
  • Un scénario comprenant 6 avions de transport type C130-C160-A400M, protégés par une dizaine de Rafale et Mirage 2000, attaqués par 6 « Aggressors » composés d’Alphajet du 3/8 et d’Hawk.
  • Un second scénario d’attaque air-sol joué par les pilotes du 3/8 et anglais mettant à l’exercice la défense sol-air et la sûreté aérienne.
Outre ces missions, les deux escadrons constitués d'appareils assez similaires, l'Alphajet et le Hawk, ont également joué les rôles de plastrons transfrontaliers lors de missions de police du ciel, ou encore de close air support lors d’entraînements de JTAC (joint terminal attack controller).

"En entraînement, 70% des missions des Alphajet de Cazaux sont de type défense aérienne, notamment au profit des Rafale de la 30e escadre de chasse de Mont-de-Marsan. Ainsi, les Alphajet ont pour objectif d'obliger les adversaires à pratiquer certaines tactiques. Leur objectif n’est pas de gagner mais d’apporter une plus-value à une mission", peut-on lire sur le site du Ministère des Armées.

Escadron multirôle, le 3/8 « Côte-d’Or » est dédié à l'entraînement au combat des unités opérationnelles et au soutien des forces. Son homologue britannique, le 100 Squadron est amené à réaliser le même panel de missions. Ce partage entre français et anglais permet donc, outre de travailler l'interopérabilité, de confronter les méthodes de chacun. 


PS: pour les novices, un moyen très facile de différencier Hawk et Alphajet: ailes basses pour les premiers, ailes hautes pour les seconds ! 














vendredi 15 juin 2018

Le Président Macron visite la base aérienne de Rochefort


Le président de la République, Emmanuel Macron, était hier jeudi 14 juin sur la base aérienne 721 de Rochefort, où il a baptisé une promotion de l'EFSOAA (école de formation des sous-officiers de l'Armée de l'air). Une visite inédite.

Images: Twitter, France 3.


Accompagné de la ministre des Armées, Florence Parly, le président Emmanuel Macron est arrivé jeudi matin à l'école de formation des sous-officiers de l'Armée de l'Air (EFSOAA) de Rochefort-St-Agnant, où il a assisté à une cérémonie militaire de baptême de promotion, à l'occasion du 40ème anniversaire de la base (vidéo ci-dessous).

Cette promotion 2018 est baptisée "Charles Quette" (du nom d'un as de l'aviation française pendant la Première guerre mondiale).
Elément notable, cette promotion 2018 de l'EFSOAA a eu droit à un passage de la Patrouille de France, directement après La Marseillaise


Emmanuel Macron en a profité pour rencontrer les jeunes sous-officiers en formation. Le président a visité plusieurs ateliers (armement, avionique, électronique).




Pour en savoir plus sur l'EFSOAA: L’école de formation des sous-officiers de l’armée de l’air a pour mission de donner une formation de qualification professionnelle à tous les niveaux (certificats élémentaires et supérieurs, cadre de maîtrise). Tous les ans, ce sont plus de 6000 élèves ou stagiaires qui suivent une formation à Rochefort. La formation comprend :
  • une formation militaire initiale et de perfectionnement pour tous les sous-officiers de l'armée de l'air ;
  • une formation spécialisée pour tous les sous-officiers relevant de certaines spécialités techniques ;
  • des stages d'applications et des formations particulières en réponse à des besoins précis des forces ;
  • des stages de transformation afférents à la mise en œuvre de nouvelles technologies ou à l'évolution même des monographies d'emploi.
L’école des sous-officiers dispense également la formation professionnelle à du personnel spécialiste de l’aviation navale, celle des techniciens des métiers de l'image des armées et de la gendarmerie, ainsi que des formations particulières, notamment pédagogiques. Des stages d'application à la logistique au profit de l'ensemble des officiers des spécialités techniques sont aussi organisés (Source: Armée de l'air).



jeudi 14 juin 2018

Appel à communication - Colloque sur l'IA et les données géospatiales


Les 14 et 15 mars 2019, Bordeaux accueillera le Colloque Comtecdev, consacré aux "Données géospatiales, intelligence artificielle et développement". La Chaire Unesco lance un Appel à communication à destination des éventuels intervenants. 

"Le développement des villes intelligentes, des drones et autres objets connectés permet de collecter une multitude de données qui, une fois traitées, participent à ce qu’il est convenu d’appeler un développement intelligent. Les algorithmes font partie des systèmes qui recueillent et structurent ces informations. C’est d’ailleurs grâce à ces données que les robots collaboratifs, appelés aussi cobots, développent leur champ d’intervention (co-manipulation, exosquelette…). 
Si ces pratiques sont encore balbutiantes dans les pays en développement, des exemples relevés ci et là montrent qu’elles constituent des leviers pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Au-delà de la prouesse technique, ce colloque entend aborder la question de l’appropriation de ces innovations technologiques dans des contextes à faibles infrastructures. Les réflexions peuvent couvrir tous les champs du développement, allant de l’agriculture à la santé, en passant par l’éducation et la production industrielle. 
Il s’agit en réalité de repenser la question de l’intelligence artificielle et des rapports homme-machine qui, bien entendu, sont à définir précisément et à approcher de façon critique et holistique.

Communiqué- Appel à communication (date limite: 20 juin 2018)

OBJECTIFS DU COLLOQUE

Ce colloque prolonge les travaux de la chaire Unesco Pratiques émergentes en technologies de l’information et communication pour le développement et se fixe pour objectifs :
  • d’interroger le développement et l’usage des meilleures pratiques d’intelligence artificielle par les acteurs économiques, publics et civils ;
  • de développer une approche critique de l’intelligence géospatiale, de la robotique collaborative et de l’intelligence artificielle;
  • d’analyser les évolutions des pratiques info-communicationnelles liées à l’usage des machines learning (ou apprentissage automatique).

AXES

  • Approche épistémologique
  • Communication homme machine, robotique collaborative et économie
  • Robotique collaborative et société
  • Robotique éducative
  • Questions éthiques

MODALITÉS PRATIQUES ET CALENDRIER


Consignes scientifiques : Mettre l’accent sur les aspects théoriques, le corpus, la méthodologie, l’état des lieux…
  • Les communications peuvent être proposées en français, en anglais ou en espagnol
  • Réception des propositions de communication (4000 caractères, espaces non compris, plan et bibliographie non compris + nom et adresses électronique et postale)
Date limite de réception des propositions : 20 juin 2018
Propositions à envoyer mar mail à : chaireunescobx@gmail.com
Notification d’acceptation : 5 septembre 2018.
Remise des textes complets (30 000 caractères maximum, notes et espaces compris) : 20 janvier 2019.
Pour consulter et télécharger les modalités complètes : ICI



mercredi 13 juin 2018

Arquus (Renault Trucks Defense) dévoile son 4x4 "Scarabee"


L'industriel français de l'armement terrestre Arquus, anciennement Renault Trucks Defense, profite du salon EuroSatory pour dévoiler son projet SCARABEE. Ce véhicule, qui sera candidat au programme VBAE (Véhicule blindé d’aide à l’engagement) pour l'Armée de terre, concentre une grande partie des espoirs du groupe.  

Illustration: ci-dessus, le Scarabee de Arquus, dévoilé à l'occasion d'EuroSatory.


Après avoir perdu l'importantissime contrat VMBR Léger, remporté par Nexter/Thales/Texelis, Renault Trucks Defense, nouvellement baptisé Arquus, se relance en présentant un nouveau véhicule blindé 4x4.



"Scarabee", c'est son nom, concourra à la succession du Véhicule blindé léger (VBL) qui interviendra aux alentours de 2025 (en attendant, la LPM qui vient d'être votée prévoit la régénération de 730 VBL).
Mais avant 2025, si tout va bien, sera lancé le programme VBAE, Véhicule blindé d’aide à l’engagement, appelé à prendre le relais des vieux VBL dans le cadre de la seconde phase du programme SCORPION.

C'est là que Scarabee entre en jeu. On en sait peu sur ce 4x4 de reconnaissance si ce n'est qu'il offre selon le constructeur, « une ergonomie collaborative et un confort maximal », et peut emporter « une charge utile exceptionnelle », notamment donc, « une puissance de feu puissante et moderne », ce qui demeure très vague, avouons-le.
Autre argument, et non des moindres, sa maintenance simplifiée « le rendra optimal pour les opérations à l’étranger ».

A titre personnel, je ne pourrai à ce stade que saluer les lignes innovantes et agressives de la machine. Enfin un peu de personnalité ! On n'avait pas vu de design aussi sexy depuis le CRAB de Panhard, en 2012. 


Le programme VBAE, dont la cible devrait tout de même atteindre 2000 exemplaires en 2030, est l'un des derniers grands marchés à prendre dans le cadre de Scorpion. Arquus devrait s'y retrouver confronté à Thales et son "Hawkeye", 4x4 blindé choisi par l'Australie, et dont la seule unité de production a été installée par le géant français chez ce principal client, autrement dit, à l'autre bout du monde. Thales serait cependant prêt à relocaliser en France en cas de victoire.

Le Hawkeye de Thalès, ici dans les forces armées australiennes

300 fardiers "Rider" pour les forces spéciales

A noter l'autre info du jour, la commande de 300 fardier "Rider" pour les forces spéciales. Ce petit véhicule du fabricant UNAC est légèrement armé, silencieux, mais surtout aérotransportable par hélicoptère NH90.

Le Rider de UNAC. Safran développe une version autonome que l'on avait pu voir au SOFINS 2017

lundi 11 juin 2018

Journée de présentation de l'Armée de Terre aux décideurs aquitains


Alors que s'ouvre cette semaine en région parisienne le salon de l'armement terrestre EuroSatory, revenons sur la journée de présentation de l'Armée de Terre qui se déroulait il y a un mois, vendredi 4 mai, sur le camp de Souge près de Bordeaux.

Images - Défense Sud-Ouest

L'antre du 13ème régiment de dragons parachutistes à Martignas s/ Jalle (33) accueillait le 4 mai une dizaine d’élus de Nouvelle-Aquitaine pour assister à une présentation de l’Armée de Terre. Cette action de rayonnement vise à leur faire davantage connaître les unités stationnées dans leur région (en ce printemps de vote de la LPM. A cette occasion, le général Boubée de Gramont, commandant la zone Terre sud-ouest, dressait devant eux le portrait de ce territoire empreint d’unités d’élite et y précise les apports de Scorpion et de la loi de programmation militaire. Vous pouvez d'ailleurs retrouver un de ses interventions ICI
Les élus étaient accompagnés d'une centaine de personnalités évoluant dans la sphère défense régionale (municipalités, services de sécurité, réserves, associations...).

Liste des unités présentes: 
  • Régiment d'Infanterie Chars de Marine avec un VBL et un AMX10RC;
  • 515e Régiment du train avec un PVP et un PPLOG DP;
  • 126eme régiment d'infanterie avec le système FELIN, un VAB revalorisé et le nouveau 4x4 Masstech;
  • 48e Régiment de transmissions;
  • 13ème Régiment de dragons parachutistes;
  • ALAT avec un Tigre et un Cougar...

Chaque unité était présentée en détails à de petits groupes, y compris les forces spéciales qui montraient de très belles choses (que vous ne verrez pas ici en image, en raison de l'embargo dû à la sécurité opérationnelle).

Après cela, quelques heureux élus ont été embarqués à bord d'un Pilatus pour expérimenter la chute libre avec les chuteurs opérationnels du "13".


Ci-dessous en vidéo, le reportage réalisé par France 3 le 4 mai 2018:



Journée de présentation de l'armée de Terre au profit d'élus et de décideurs de la métropole bordelaise, en présence de membres de lIHEDN et des réservistes citoyens - camp de Souge, Martignas-sur-Jalle le 4 mai 2018. - lien album FLICKR