vendredi 22 décembre 2017

Faut-il miser sur les hélicoptères convertibles ?



Le V-280 Valor de Bell a volé, quelques instants, aux Etats-unis cette semaine. Ce modèle convertible de 3ème génération va t-il enterrer l’hélicoptère à l'horizon 2030 ?  C'est bien la question que se posent les stratèges outre-atlantique, car comme dans l'aviation de combat, le déni d'accès devient la préoccupation principale. Et chez nous ?

Illustrations: Bell Helicopter


Les aéronefs à décollage et atterrissage verticaux (ADAV, ou VTOL en anglais) incarnent-ils notre prochain trou capacitaire ? La question, posée en ces termes, a de quoi paraître provocatrice ! Mais si je comptais parler des tiltrotors, ces hélicoptères hybrides à rotors basculants à mi chemin de l'avion, depuis quelques temps déjà, ce sont bien deux informations parues ces derniers jours qui m'y forcent aujourd'hui.

Premièrement, venue d'Allemagne, l'annonce de l’achat approuvé par le chef d’état-major de la Bundeswehr de 45 à 60 hélicoptères lourds CH-53K King Stallion et/ou CH-47F Chinook. Américains dans les deux cas oui, puisque l'appel d'offres pour ce marché évalué à 4 milliards d'euros concernera Sikorsky et Boeing.
Les allemands entendent renouveler ici leur composante "hélicoptères lourds". Eux ne revendiquent pas en avoir besoin pour assurer les objectifs d'un contrat opérationnel en surchauffe, mais c'est une capacité qu'ils entretiennent pourtant depuis des décennies... ce qui nous rappelle à nous, français, que ces appareils capables de déployer une section (soit une quarantaine d'hommes équipés) en une seule rotation, nous serviraient admirablement sur l'opération Barkhane par exemple, tout comme ils nous ont largement servi en Afghanistan. Merci l'OTAN.
La plupart de nos grands alliés disposent d'hélicoptères lourds (made in USA), qui régulièrement participent à des exercices français, y compris en mer. De notre côté nous revendiquons l'emploi d'une doctrine d'aérocombat plus légère, plus flexible, basée sur le choc. Même nos véloces hélicoptères d'attaque Tigre ne sont pas comparables à cette plateforme d'artillerie volante qu'est l’Apache américain. 

Soit.


Le V-280 Valor a volé

Deuxièmement, l'autre information nous arrive d'Amarillo au Texas, où le prototype du Bell Helicopter V-280 Valor a effectué son premier vol le 18 décembre. Rappelons que le V-280 est un appareil convertible, comme le V-22 Osprey, mais de troisième génération. Il fait partie du plan Joint Multi-Role Technology Demonstrator (JMR-TD), sous programme du MDB de l'US Army (le multi domain battle, ou la doctrine de combat de 2035), et précurseur du programme Future Vertical Lift (FVL) du Pentagone.

Le prototype de Bell V-280 "Valor", pour son premier vol le 18 décembre 2017 - Bell Helicopter

L'initiative FVL, lancée en 2012, vise à trouver un successeur au Sikorsky UH-60 Black Hawk et au Bell UH-1 actuellement en service au sein de l'US Army et du corps des Marines. D'ici 2040, ce sont prêt de 3 000 hélicoptères d'attaque ou de manœuvre qui verront arriver leur fin de vie opérationnelle.
Les hélicoptères lourds ne sont pas concernés pour le moment, même s'il existe une initiative Joint Heavy Lift Rotorcraft. Il est prévu de moderniser les CH-47  en version CH-47 F Chinook Block II. Ils seront en service jusqu'en 2060.

D'une part, le DoD lance la modernisation des Black Hawk, et envisage d'autre part un successeur, qui pourrait donc être un convertible comme le V-280 Valor, ou pourquoi pas, un autre type d'appareil encore, comme le SB-1 Defiant de Sikorsky (vidéo ci-dessous).


Mais restons sur le présent, et sur le Valor. Oubliez le V-22 Osprey, cher à produire et cher en maintenance. Nous sommes ici sur une nouvelle génération d'aéronefs hybrides. Plus grand et plus léger grâce au recours massif à la fivre de carbone, le Valor, à la différence du Osprey, dispose pour sa phase de transition en vol de rotors et de boîtiers de transmission qui basculent, et seulement eux, là où sur le V-22, la totalité du groupe motopropulseur doit effectuer une bascule à 90° pour passer en mode "avion" pour ainsi dire.

La manœuvre devient moins délicate sur le Valor, d'autant plus que ce dernier est doté d'un arbre de transmission qui interconnecte les deux rotors, rendant l'appareil moins vulnérable en cas de panne moteur. C'est là une véritable évolution, maturation même, du concept.

Sur sa fiche, le V-280 est annoncé par le constructeur comme pouvant transporter 14 passagers et quatre membres d'équipage. Sa vitesse maximale est 518,5 Km/h, son autonomie de 500 à 800 nautiques (926 à 1 491 km) et sa charge utile maximale est de 5,8 tonnes. Il pourra disposer de roquettes et canons.



Le grand défi de l'A2/AD

A2/AD. Si vous vous intéressez ne serait-ce que vaguement aux affaires militaires, vous n'avez pas pu manquer ce sigle qui revient de plus en plus régulièrement. "A2/AD" désigne l'Anti Access & Area Denial, ou en français, le dénis d'accès.
Plus explicitement, il s'agit d'une tendance qui a amené les Etats, en réponse à l’avènement de la puissance aérienne (Air Power) - occidentale ne le cachons pas - à concentrer leurs efforts sur le développement de systèmes d'armes destinés à l'interdiction de l'espace aérien. Un exemple probant est le succès sur le marché des systèmes anti-arien russes S-400, réputés infranchissables.

Ce à quoi les grandes puissances tendent à vouloir répondre par toujours plus de furtivité.

Dans ce contexte, les stratégistes s'accordent à dire que la guerre de haute intensité du 21ème siècle se jouera sur l'acquisition de technologies de rupture capables de percer, ou contourner cette bulle. Mais c'est la grande Histoire des conflits armés après tout.

Le vecteur aérien de demain, avion ou hélicoptère, devra être plus endurant, plus rapide, plus furtif, et c'est bien dans ce cahier des charges que s'intègre notre convertible. Le programme MDB de l'US Army le spécifie: le besoin concerne des "plates-formes durcies (blindage et systèmes redondants pour pilotage et navigation, autopilotées et téléopérées), capables de déplacements rapides, discrets, avec emport d’équipements lourds sur de grandes distances et en mesure de s’affranchir d’infrastructures sol devenues trop vulnérables" [FRS Défense & Industrie n°10, décembre 2017].
Concrètement, une force militaire terrestre doit pouvoir disposer à l'horizon 2030 d'un appareil permettant de se déployer en profondeur du territoire ennemi, tout en opérant depuis une base qui resterait hors de portée de frappes, et bien entendu sans ravitaillement. C'est déjà aujourd'hui, la raison pour laquelle le V-22 Osprey est consacré à des opérations de SAR (Search & Rescue), susceptibles de se dérouler loin derrière les lignes.

A raison ou à tort, des voix s'élèvent même désormais à Washington pour réclamer l'abandon pur et simple des programmes de rétrofit des hélicoptères en service actuellement, comme le Black Hawk, afin de rapatrier ces milliards de dollars sur les programmes comme le FVL (on retrouve également ces convictions chez les Marines, pour aller vers des navires de débarquement plus rapides). L'industriel Bell, forcément, pousse pour une accélération du programme "de 5 à 8 ans"

Demain donc.


Et nous ?

Et en France, en Europe ? Ce sujet nous ramène à nos hélicoptères lourds que j'évoquais en début d'article, qui incarnent déjà un trou capacitaire béant. Certains répondront que ce n'est pas grave, puisque nos alliés sont là, que les opérations modernes sont quasiment 100% du temps réalisées en coalition. D'autres en revanche, rétorqueront, que ce manque est en inadéquation totale avec notre politique - ou plutôt revendication - d'autonomie stratégique.
Mais accordons nous cela, en ayant à l'esprit "l'Europe de la Défense" (et pour rendre honneur au lancement récent à Bruxelles de la Coopération structurée permanente), il y a en effet des hélicoptères lourds sur le continent, les hollandais en ont même déployé un temps à nos côtés au Mali dans le cadre de la MINUSMA.

Du côté des ADAV, le néant. Pas de réflexions sur cette question, hormis peut-être un intérêt britannique pour le V-22 Osprey. Cela pour la simple et bonne raison qu'en Europe, l'offre industrielle est, comme les hélicos lourds... nulle ! Ou presque, puisque la bonne foi m'oblige à citer quand même le AgustaWestland AW609, un convertible bi-moteur civil.

Et c'est bien là le problème, à quel point nos formats d'armée sont-ils contraints par notre propre BITD ? S'il n'y pas de pistes de réflexion, c'est purement et simplement car chez Airbus, ou d'autres, on ne développe pas ces technologies. Point final. Le décideur politique européen ne semble pas en capacité aujourd'hui de lancer de grands programmes d'équipements sans se référer aux catalogues des industriels.
Et avant d'en avoir la quelconque volonté ? En avons-nous les moyens (assurément pas), ou même les compétences ? Cela n'interdit pourtant pas de commencer à y penser.

Citons 3 projets menés actuellement par Airbus Helicopters:

  • X8: le successeur du Super Puma est un hélicoptère lourd au sens bien européen du terme, à savoir 8/10 tonnes à pleine charge.
  • X3 "Racer": concept original et prometteur ultra-rapide (+400 Km/h !), il ne semble, du fait de son architecture, pas se prêter à la militarisation.
  • H160: le futur HIL (hélicoptère interarmées léger) est une vraie Ferrari, qui devrait booster les capacités d'action de l'ALAT et des forces spéciales. Il arrivera dans les forces vers 2023/25.  

Ces appareils intégrant les process industriels et technologies récentes arriveront sur le marché dans la décennie 2020, au moment où Bell aimerait lancer son Valor. Tient-on là une divergence stratégique majeure ?

Dans quelques années, nous pourrons ravitailler nous-même nos hélicoptères Caracal en vol, leur offrant l'allonge plus que nécessaire aux missions contemporaines. Mais après ? Un appareil comme le V-280 Valor - et ses prétendues capacités - n'est il pas justement le paroxysme que recherche nos opérationnels ?

Cette affaire en rappelle une autre, celle des drones, où nous avons - eu - 20 ans de retard, au bas mot. Faudra t-il comme aujourd'hui, si le besoin devient flagrant, acheter sur étagère aux américains ?


                                   

Concluons sur une autre nouvelle, pour une autre rupture: Boeing a dévoilé en partie son drone ravitailleur MQ-25 Sintgray, destinée à l'US Navy pour augmenter le rayon d'action de ses chasseurs au combat. Ce démonstrateur réalise déjà en cette fin 2017 des essais moteurs, et sera embarqué dès 2018 sur un porte-avions pour des tests d'intégration. Lockheed Martin, Northrop Grumman et General Atomics vont aussi présenter leur concept de drone capable d’emporter près de 7 tonnes de carburant.
Là encore, les USA (qui dévoilent un à un les projets rappelant à quel point leur R&D est toute puissante) veulent combler la faiblesse de rayon d'action de leurs chasseurs F-18 et F-35C. On pense ici également au F-35B chez les Marines, qui manque d'allonge (l’aéronavale britannique va connaître ce même soucis), mais nous parlons ici d'un drone catapultable, donc spécifique à la Navy.

Sur ce dernier point, ce concept intéresse forcément la France, puisque nous disposons d'une aéronavale. Et cela, nos industriels devraient pouvoir le concevoir. Intégrons d'ores et déjà la conception d'un drone ravitailleur au programme FCAS, puisqu'on y parle déjà de navaliser un drone de combat ! Cela méritera bien un nouvel article.

Boeing dévoile cette simple image de son nouveau concept de drone furtif ravitailleur. L'avenir.

PS: pause pour le blog. Bonnes fêtes de fin d'année !



jeudi 21 décembre 2017

Un treizième A400M, le premier C-130J... c'est noël pour l'Armée de l'air !


En moins de 24 heures, l'Armée de l'air, en manque cruel de moyens de transport tactiques disponibles, aura reçu deux appareils flambants neufs. Son 13ème A400M "Atlas", ainsi que venu tout droit des USA, un C-130J de Lockheed Martin. Calendrier respecté !

Images: Lockheed Martin pour le C-130J (tout en haut), Armée de l'air pour les A400M.


Commençons par notre gros porteur européen. Moins d'un mois après le N°12, l'Armée de l'air a vu débarquer ce 20 décembre sur base aérienne 123 d'Orléans-Bricy. Ce dernier dispose, comme son prédécesseur d'une capacité de ravitaillement en vol... pas encore effective.

En effet, ces nacelles visibles sous les ailes (photo ci-dessous) font partie du nouveau standard tactique de l'appareil. Elles permettent en théorie de ravitailler chasseurs ou hélicoptères. Cette capacité cependant, nous ne la détenons pas encore: des tests seront réalisés fin 2018 avec des chasseurs, et la validation ne devrait pas être insurmontable pour notre Rafale, nous avons déjà vu la procédure être réalisée en Espagne avec des F-18.

Quant aux hélicos Caracal... les turbulences provoquées par le turbopropulseurs TP400 rendent l'opération trop risquée... et en attendant qu'Airbus, la société Cobham et l'ONERA fassent en sorte que cela devienne possible, en allongeant les nacelles de 24 à 37 mètres notamment, il faudra être patient. 3 ou 4 ans au bas mot.

Ici bien visible, une nacelle de ravitaillement en vol

L'autre bonne nouvelle est inédite ! La France reçoit, 30 ans après, un nouveau C-130. Une version modernisée du légendaire Hercules bien entendu, tout juste sortie des usines de Lockheed Martin.

Pour répondre au faible taux de disponibilité de ses flottes de Transall et Hercules, mais aussi en raison des retards capacitaires de l'Atlas cités plus haut, la France a commandé 4 nouveaux C-130J, dont le premier arrive donc dans les forces aujourd'hui, 21 décembre. Il va maintenant subir l'intégration de systèmes propres aux forces françaises.

Cette commande de 4 appareils, passée en 2016, comprend deux KC-130J à même de ravitailler en vol nos hélicoptères. Ces deux appareils sont eux attendus en 2019.



mercredi 20 décembre 2017

Avant les fêtes, Alain Juppé reçoit les militaires de Sentinelle


Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a reçu mardi 19 décembre à l'Hotel de ville 6 une cinquantaine de militaires, dans le but de remercier ces derniers et saluer leur action avant les fêtes de fin d'année. 

Photo: Alain Juppé, via Twitter.


Le maire de Bordeaux a tenu une nouvelle fois à remercier les soldats qui ont patrouillé toute l'année, quotidiennement, dans les rues de la métropole pour leur action. Et cela d'autant plus que la période des fêtes  fin d'année porte avec elle une certaine tension (rappelez vous les marchés de Noël il y a un an... Berlin).

Déjà, en juillet - en pleine canicule d'ailleurs, il était question de "rafraîchissement" si ma mémoire ne trahit pas ! - des militaires de Sentinelle provenant de régiment Terre et Air avait été conviés au palais Rohan.

Lire aussi: La ville de Bordeaux rend hommage aux soldats de Sentinelle



L'opération Sentinelle, à la fois largement soutenue par les français, et en même temps déjugée par l'institution défense au sens large en raison des contraintes opérationnelles, humaines, morales... qu'elle impose aux armées, subit désormais une réorganisation depuis septembre. Ce sont les choix d'Emmanuel Macron et sa ministre Florence Parly.

Sentinelle comprend désormais trois niveaux: un « dispositif permanent » pour la sécurisation de sites sensibles (écoles, lieux de culte..), touristiques, aéroports ou gares; un « échelon de renforcement planifié » pour la protection d'événements occasionnels, sportifs par exemple, ou saisonniers (Noël, festivals..); et enfin une « réserve stratégique » de 3 000 hommes. 
Il faut savoir que Paris et l’Île de France consomment une écrasante majorité de ces moyens. A Bordeaux (avant les annonces de septembre), été évoqué le chiffre de 300 militaires.



J'en profite également pour saluer le travail de ces femmes et ces hommes des armées, et leur souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année. Tout comme à ceux qui sont loin, sur les théâtres. Puissent-ils les passer avec tout le soutien de leurs proches, et celui des français...


mardi 19 décembre 2017

[Lecture] « Opération FRANKTON, l’incroyable odyssée »


Puisqu'il n'est pas encore trop tard pour avoir des idées de cadeaux de noël (au contraire !), je relaie une information parue sur l'excellent Lignes de défense, à savoir la parution d'un livre retraçant l'histoire de l'opération Frankton, qui voyait en 1942, un commando britannique s'introduire dans le port de Bordeaux et y saboter des navires allemands. Une mission mythique dont seuls 2 hommes sur 10 sont revenus.

Christophe Soulard publie un livre sur l'opération Frankton, célèbre (enfin pas vraiment chez nous) action spéciale britannique contre la Kriegsmarine dans le port de Bordeaux en 1942. Voir plus bas.

Dans le même temps, l'article du blog nous apprend qu'un groupe de 30 soldats et anciens soldats britanniques, issus des Royal Marines et de la Royal Navy, a parcouru la route des dix commandos, soit 100 miles en kayak dans l'estuaire de la Gironde et 85 miles à pied, dans le but de commémorer ce raid vieux de 75 ans. 


Devoir de mémoire.

L'opération Frankton fut menée le 7 décembre 1942 par dix hommes du Special Boat Service des Royal Marines. 
Ce raid, mené en kayak mis à l'eau au large de l'estuaire de la Gironde, avait pour cible des navires allemands et français basés dans le port de Bordeaux. L'opération sera un succès mais seulement deux des dix commandos en sortiront vivants.

Afin d'être plus complet, je vous invite à aller voir dans les archives de ce blog. J'avais évoqué ce moment de bravoure lors d'un dossier sur la Seconde Guerre mondiale. Le déroulé détaillé de l'opération est ainsi à découvrir ICI.

Sachez que vous pouvez encore voir l'un des kayaks de cette opération au Centre Jean Moulin de Bordeaux (expo permanente gratuite !). 
Un autre était dernièrement exposé au musée militaire des Invalides à Paris, avec la collection temporaire sur l'espionnage et les opérations spéciales.

Ce livre de 136 pages (20 €) est publié aux éditions Bonne Anse.


lundi 18 décembre 2017

UAV Show revient en 2018, les 10 et 11 octobre, pour une 5ème édition



Le salon des drones professionnels UAV Show a bien grandi. Pour la 5ème édition déjà, il revient en 2018 à Bordeaux avec le titre de rendez-vous français de référence. Le Japon sera à l'honneur de cette mouture 2018. 

Communiqué:

Déjà premier du genre en 2010, le salon UAV Show est désormais la convention de référence en France et en Europe pour tout ce qui concerne la recherche, le développement et l’utilisation de drones à des fins professionnelles.

En 2018, le salon sera organisé sur deux jours et une journée supplémentaire sera dédiée aux démonstrations en vol. Organisé par Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB) et la technopole Bordeaux Technowest, l’UAV SHOW 2018 se tiendra les 10 et 11 octobre au Pavillon Pin Galant de Mérignac pour la partie salon BtoB, tables-rondes et conférences et le 12 octobre à Sainte-Hélène, aux portes du Médoc, pour les essais et démonstrations en vol. 
Pour l’édition 2018, les organisateurs ont décidé de mettre l’accent sur la « longue élongation ». En effet, les vols « hors vue » à grande distance constituent les enjeux technique, technologique, applicatif et réglementaire de demain. De surcroît, les participants se pencheront sur les applications telles que : le BTP, l’agriculture, la surveillance linéaire, la sûreté et la sécurité et débattront sur la réglementation européenne, en cours de préparation. 100 exposants sont attendus, dont un pavillon étranger avec plusieurs sociétés japonaises de drones. L’événement s’adresse principalement aux professionnels, utilisateurs des solutions et/ou des technologies drone. 
La zone d’essais de Sainte-Hélène (LF3327) accueillera les démonstrations en vol le 12 octobre. Située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la métropole bordelaise, la zone a été récemment équipée pour répondre aux exigences des tests de drones dans tous les scenarii prévus par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). 
UAV SHOW 2016 en chiffres: 75 exposants; 2.000 visiteurs professionnels; 30 conférenciers de haut niveau; 15 drones en vol (voilures tournante et fixe).

vendredi 15 décembre 2017

Les forces spéciales de la Task Force Sabre se dévoilent au Sahel


C'est assez rare pour le souligner, le Commandement des Opérations spéciales a ouvert pour la première fois la bulle de ses missions au Sahel à la presse publique. Ce sont France 24 et RFI qui ont pu assister à un entraînement au Burkina, ainsi qu'à un déploiement au Mali.

Alors qu'Emmanuel Macron recevait ce mercredi à Paris les membres du G5 Sahel (les pays de la zone concernée par la lutte anti-terroriste), et que l'Italie annonçait un "pivot" avec redéploiement de ses forces de l'Irak vers la zone Barkhane, au Niger plus précisément, voilà que le COS communique sur ses missions dans la BSS.

Sans trop révéler le contenu des courts reportages ci-dessous, que je vous invite donc à regarder/écouter, on y découvre une bonne partie des moyens des forces spéciales françaises dans cette région: avions de reconnaissance "banalisés", hélicoptères Caracal (air), Gazelle et Cougar (terre), PATSAS... 

Contrairement à Barkhane, nous sommes ici dans le cadre pur et simple de la traque anti-terroriste, qui débute systématiquement par du renseignement. La TF Sabre, sur 4 ans, c'est 15 HVT (cible de haute valeur) neutralisées. 
Et le Vice-amiral Laurent Isnard, commandant du COS, de rappeler que comme pour toute opération militaire, le "droit de la guerre" est appliqué.






mercredi 13 décembre 2017

Coup dur pour Dassault Aviation, qui annule le Falcon 5X !


Dassault Aviation engage le processus de résiliation du contrat Silvercrest conduisant à l’arrêt du programme Falcon 5X et annonce le lancement d’un nouvel avion avec une entrée en service en 2022.

Alors que tout roule pour son Rafale, proche de la centaine d'exportation (96), le secteur de l'aviation d'affaires continue de miner les ambitions de Dassault Aviation. Nouveau drama, et alors qu'il avait volé pour la première fois cette année, voilà que le Falcon 5X est annulé !

En cause, le moteur Silvercrest de Safran, définitivement pas au point. Déjà reporté, on n'évoquait pas dernièrement d'issue pour le projet avant 2020.

Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, annonce cependant qu'un nouvel avion (dérivé du 5X, qu'on ne met pas à la poubelle donc) verra le jour en 2022, mais motorisé cette fois par Pratt & Witney.


Communiqué ci-dessous:
Saint-Cloud, le 13 décembre 2017 – Dassault Aviation engage le processus de résiliation du contrat Silvercrest conduisant à l’arrêt du programme Falcon 5X et annonce le lancement d’un nouvel avion avec une entrée en service en 2022.

Le moteur Silvercrest de Safran, conforme aux spécifications du contrat, aurait dû être livré fin 2013 pour les essais en vol sur Falcon 5X.

Safran a rencontré des difficultés successives dans le développement de ce moteur.

En 2015 et 2016, des problèmes majeurs ont conduit Safran à proposer un nouveau calendrier se traduisant par un engagement de livraison de moteurs fin 2017 pour les essais en vol sur Falcon 5X. Sur ces bases, Dassault Aviation a été contraint de repousser l’entrée en service du Falcon 5X de 2017 à 2020, soit un retard de 3 ans. Cela a suscité l’inquiétude des clients et provoqué des annulations de commandes (12 en 2016).

Équipé de moteurs provisoires non conformes aux spécifications, le Falcon 5X a réalisé son 1er vol le 5 juillet 2017 et entamé une campagne d’essais préliminaire limitée par les capacités du moteur. Le comportement de l’avion s’est révélé conforme aux attentes.

À l’automne 2017, Safran a rencontré des problèmes sur le compresseur haute pression et a informé Dassault Aviation d’un retard supplémentaire et de nouvelles dégradations de performances, rendant impossible l’entrée en service de l’avion en 2020.

Au vu de l’ampleur des risques techniques et calendaires du Silvercrest, Dassault Aviation engage le processus de résiliation du contrat Silvercrest conduisant à l’arrêt du programme Falcon 5X et prévoit de lancer des négociations avec Safran.

« Le besoin des clients pour un avion long range et large cabine reste intact, déclare Éric Trappier, et j’ai donc décidé le lancement d’un projet de nouveau Falcon équipé de moteurs Pratt & Whitney Canada, reprenant le diamètre fuselage du Falcon 5X, avec un range de 5 500 Nm et prévu pour une entrée en service en 2022 »

lundi 11 décembre 2017

Trois grandes mesures pour réformer le MCO aéronautique dans les armées


La ministre des Armées Florence Parly se déplaçait ce lundi matin sur la base aérienne d’Évreux, d'où elle annonçait divers mesures vouées à réformer le secteur du maintien en condition opérationnelle dans les armées. Avec une disponibilité des matériels en berne, plus question pour la ministre de perdre du temps... et de l'argent.

Illustration: ci-dessus un H225M Caracal. L'appareil, conçu pourtant dans les années 90, connait un taux de disponibilité dans les armées françaises qui a fondu d'années en années. 31% en 2016 contre 34 en 2015. A l'inverse, son coût à l'heure de vol explose: 19 000 € en 2012 à 34 000 € en 2016 !


Le MCO (maintien en condition opérationnelle) aéronautique des armées, nous en avons souvent parlé sur ce blog, spécialité régionale oblige. Et la situation, vous le devinez, fleure bon avec la catastrophe industrielle, d'un point de vue opérationnel justement.
On ne refera pas - de nouveau - aujourd'hui l'inventaire de tout ce qui ne va pas s'agissant du MCO aéronautique, il suffit de lire par exemple l'un des articles parus ce jour dans divers médias.

Car en effet, l'heure est à la réforme selon la ministre des armées Florence Parly, présente sur la base aérienne d'Évreux ce lundi matin. Elle y annonçait les recommandations issues d’un rapport demandé à la rentrée à Christian Chabbert, un ingénieur général de l’armement.

Fil ci-dessous à dérouler:

Avec 4 milliards d'euros consacrés au MCO aéronautique, un chiffre conséquent, les résultats devraient être relativement probants. Malheureusement, ce ne sont que 44% des aéronefs des armées qui sont prêts à voler chaque jour. Si ce taux est respectable en opérations, autour de 80% il s’effondre à 30% en métropole...

Ces chiffres sont alarmants certes, mais ils sont le reflet d'une époque et d'une stratégie qui voient dans les armées modernes des flottes hétéroclites vieillir d'un côté (30,40,50, 60 ans !), de nouveaux appareils ultra-sophistiqués et en manque de maturité arriver dans les forces de l'autre, et au milieu des opérations extérieures extrêmement usantes pour les matériels (de l'altitude afghane aux sables corrosifs du Sahara, le matériel conçu pour des théâtres européens souffre comme jamais).

Florence Parly le 11 décembre 2017 sur la BA105 d’Evreux. Crédits : Aude Borel

La ministre ne compte pas remettre de l'argent sur la table (17 % du budget de la défense part en maintenance, dont 60% pour l'aéro), mais vise une réorganisation drastique. Le MCO aéronautique concerne trois entités phares au sein des armées. 16 000 personnels directement dans les forces; 1 400 à la SIMMAD, structure en charge de la maîtrise d'ouvrage;  4 500 au SIAé, service industriel de l'aéronautique et entité publique.
Problème: le MCO, cela fait 15 ans que l'on cherche à l'optimiser. C'est une bonne quinzaine d'audits et autres rapports parlementaires qui ont tenté d'en analyser les failles.

La volonté de Florence Parly, c'est d'acheter des matériels dans le but "de voler, pas de stocker".

L'idée de cette réforme repose donc sur trois mesures, "d’effet immédiat, qui concernent toutes les flottes d’hélicoptères et l’ensemble des contrats de MCO à échéance dans les dix-huit mois."


Une gouvernance plus efficace 


Création le 1er mars de la "direction de la maintenance aéronautique" (DMAé), qui remplace de facto la SIMMAD, en tant que service interarmées relevant du chef d’Etat-major des armées (et non plus Armée de l'air donc ! CQFD). La DMAé sera concentrée sur un nombre restreint d’activités, à plus forte valeur ajoutée. Son objectif de départ sera de "supprimer les interfaces inutiles, aligner les travaux dans une logique de performance, accorder des responsabilités globales de bout en bout et sans dilution". Et la ministre de citer une exemple à ne pas reproduire, celui du MCO de l’hélicoptère Tigre qui cumule 30 contrats différents. Il s'agira donc de "généraliser le recours à des contrats de soutien longs et globaux qui responsabiliseront de bout en bout un industriel unique".


Une meilleure coordination


Le recours aux plateaux industrie-forces et aux guichets logistiques industriels sur les bases aéronautiques sera systématisé. Mauvaise gestion des stocks de pièces détachées, ou documentation pas à jour sont des mauvaises pratiques à bannir urgemment. C'est là une véritable course à l'externalisation, ou plutôt, à une plus grande responsabilité des industriels. A eux de mettre en oeuvre les process les plus efficaces qui feront voler les machines qu'ils ont œuvré à construire. Ce point fait sens dans le contexte de la transformation digitale. Big data, impression 3D, réalité augmentée, maintenance prédictive... tous ces domaines propres à l’industrie 4.0 seront d'une aide sans précédent dans les domaines du MCO, et il est fort probable que les opérateurs privés bénéficient d'une avance, d'une agilité confortable dans la maîtrise de ces technologies. Autant la mettre à profit au plus vite.

Attention, nous parlons ici du MCO en métropole. Les armées conserveront les compétences et qualifications qui leur permettent d’agir de façon autonome sur les théâtres.


Un SIAé plus entreprenant



Enfin, le SIAé restera bien une entité publique ! Le rapport Chabbert préconise une étude de la possibilité de donner au SIAé davantage de liberté d’action, en matière d’achats industriels, de partenariats ou de ressources humaines. Quelle que soit l’option choisie au final, il restera une entité publique. Véritable "garde fou", il reste le garant d'une gestion souveraine des matériels, à l'heure où l'industrie s'européanise, quand elle n'est pas américanisée... 

Comme dit plus haut, ces décisions sont applicables immédiatement, avec des échéances dans les 18 mois. La ministre annonce attendre des résultats probants pour 2020, même si « le taux de disponibilité ne va pas grimper du jour au lendemain ». Restons lucides.


NB: et tant que nous y sommes, il faut rappeler qu'ADS SHOW, salon international du MCO aéronautique de défense, reviendra les 26 & 27 septembre 2018 sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac.


vendredi 8 décembre 2017

Images fantastiques des Caracal des forces spéciales Air lors de Dark Dune #2 !


Jeudi 7 décembre 2017 s'est déroulée la deuxième session Dark Dune de l'année 2017. Deux MC-130J de l'US Air Force sont venus à Cazaux permettre aux pilotes de Caracal du "Pyrénées" de valider leur qualification au ravitaillement en vol, de jour comme de nuit. Et permettre aussi à l'Armée de l'air de nous offrir quelques images exceptionnelles !

Images © BA120/ARMEE DE l'AIR/ARMEES


L'US Air Force était de retour une fois de plus à Cazaux cette semaine, pour un nouvel exercice "Dark Dune", dédié au ravitaillement en vol des hélicoptères. 
Cette deuxième édition 2017 suit celle de mai, qui s'était déroulée sur la Base américaine de Midenhall en Angleterre. Elle avait lieu ce jeudi 7 décembre à partir de la base aérienne 120 de Cazaux, sur le bassin d'Arcachon.

Dark Dune permet aux pilotes de l'EH 01.067 « Pyrénées » de valider leur qualification au ravitaillement en vol, de jour comme de nuit.

Comme à l'habitude, ce sont deux MC-130-J américains qui ont permis la réalisation de l'exercice. L'Armée de l'air alignait le (joli) chiffre de trois H225M "Caracal". Pour rappel, le Caracal est à ce jour le seul hélicoptère français ravitaillable en vol, ce qui en fait l'instrument de prédilection des opérations spéciales.

S'agissant des avions de ravitaillement français, et en attendant que l'A400M puisse un jour réaliser cette mission sans danger*, la France a commandé 4 nouveaux C-130J, dont le premier a vient de voler et sera bientôt réceptionné par l'Armée de l'air. Cette commande de 4 appareils, passée en 2016, comprend deux KC-130J à même de ravitailler en vol nos hélicoptères. Ces deux appareils sont attendus en 2019.


* Les A400M qui reviennent dans l'Armée de l'air ces dernières semaines ont un standard tactique qui permettra le ravitaillement en vol d'autres appareils à voilure fixe. Des essais seront réalisés en France fin 2018. En Espagne, l'A400M a déjà procédé à des essais de ravitaillement en vol sur des chasseurs F-18.







jeudi 7 décembre 2017

Rafale au Qatar: et de 12 qui font 36 !


Et voici le nouveau contrat Rafale, mais le client n'est pas nouveau. Le Qatar va lever l'option pour 12 chasseurs supplémentaires, option comprise dans le premier contrat signé en 2015 pour 24 appareils.
Avec cette nouvelle vente, Dassault Aviation atteint la somme de 96 Rafale écoulés à l'export !

Photos: Rafale Qatari en mars 2017 à Bordeaux, affublé de sa robe "2 tons" particulière qui le différencie des appareils français - Jean Pierre Dewam


C'est une nouvelle que l'on voyait venir. D'assez loin même. Avec la visite d'Emmanuel Macron (...François Hollande n'est donc plus le seul Président de la République à avoir vendu le Rafale) ce 7 décembre, de nombreux gros contrats étaient attendus. Et nous n'avons pas été déçus ! 11 milliards d'euros de contrats annoncés par Emmanuel Macron et l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, qui comprennent, outre les 12 Rafale (1,1 milliard d'euros), la concession (SNCF/RATP) du métro de Doha et du tramway de Lusail pour 3 milliards d'euros, 50 Airbus A321 pour 5,5 milliards d'euros, ou encore, une autre très très bonne nouvelle industrielle, une lettre d'intention pour la fourniture de 490 véhicules blindés type VBCI au français Nexter, un contrat potentiel de 1,5 milliard d'euros (source: Elysée).




Tout cela a une très forte connotation géopolitique. Le Qatar en effet, dans une position délicate vis à vis de l'Arabie Saoudite notamment, assure ses alliances en renforçant son partenariat stratégique avec la France. Et il n'était pas qu'affaire de gros sous, puisque les deux pays ont signé une déclaration de coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme, le financement du terrorisme et la radicalisation.

Revenons au Rafale. Cette volonté de l'émir Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani était connue depuis sa visite à Paris en septembre. Mais on ne le sait que trop bien, en matière de grands contrats à forte plus-value stratégique, il vaut mieux rester prudent.

Le Qatar finalise là sa commande de douze Rafale supplémentaires, mais surprise, relance une nouvelle option pour encore 36 appareils !


Un autre client, l'Egypte (qui a déjà réceptionné 8 Rafale biplaces), pourrait lui aussi lever le même type d'option dans un avenir proche, passant également de 24 à 36 appareils.
En Inde également, on espère côté français des avancées rapides, ou au moins des annonces. 

Lire sur le blog: La France planche sur une Rafale de contrats en Inde



La France est très active sur le soutien à l'export des Rafale au Qatar. Les mécaniciens et pilotes du golfe passent notamment par les sites de l'Armée de l'air à Rochefort, Mont-de-Marsan, Saint-Dizier. L'Aerocampus Aquitaine accueille même des élèves mécanos à Lastrene (33). Le premier escadron Rafale Qatari débutera ainsi son activité au sein de la 30ème escadre de chasse de l'Armée de l'air, sur la BA 118 de Mont-de-Marsan.

Du côté de la production, Dassault et ses partenaires, soit l'ensemble du très large écosystème Rafale, mettent les bouchées double pour acter le doublement prochain des cadences de production.



mercredi 6 décembre 2017

Pour le Rafale, Florence Parly mène l'offensive en Belgique


Notre ministre des Armées Florence Parly a pu bénéficier hier de tribunes dans la presse belge,  francophone ET flamande. En jeu, le contrat de modernisation des forces aériennes de Belgique, et mieux encore, un partenariat stratégique structurant pour l'Europe de la défense.

Bref résumé: la Belgique doit acter dès l'année prochaine le renouvellement de sa flotte de F-16, pour l'horizon 2023. Jugeant que l'appel d'offres lancé par Bruxelles pour un nouveau chasseur favorisait grandement la candidature du F-35 américain, la France a créé la surprise début septembre en jouant la carte de la candidature parallèle hors du cadre de cet appel d'offres (voir lien ci-dessous), proposant à la Belgique un partenariat stratégique incluant la livraison de 34 Rafale.


Ce véritable coup de de génie, ou baroud d'honneur, a eu le mérite de provoquer diverses remous dans la classe politique belge, le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, se montrant plutôt vindicatif envers cette initiative ne respectant pas la procédure juridique traditionnelle... quand le conseil des ministres restreint lui même (ainsi que d'autres mouvements) ne voyait pas de raison de repousser la proposition française, la procédure d'appel d'offres ne liant aucunement, après tout, le Royaume quant à une décision finale.

Et justement, la partie française, ayant désormais un pied dans la porte, continue son forcing, portée par la voix de sa ministre des Armées Florence Parly. En effet, ce mardi 5 décembre, la ministre a pu faire étalage des atouts de l'offre française à travers deux tribunes exceptionnelles dans les les quotidiens Le Soir et De Tijd.
Madame Parly y avance les arguments économiques et stratégiques qui devraient selon elle faire pencher la procédure en faveur de l'avion français: « Depuis plus de 50 ans, les entreprises de l’équipe Rafale sont fortement implantées en Belgique avec des usines, des centres de recherche et un réseau de 800 entreprises partenaires. (...) Le partenariat que propose la France, ce sont aussi plus de 150 sociétés belges qui ont déjà été approchées et une centaine de projets industriels ou technologiques pour un montant de 4 milliards d’euros, ce qui permettra de créer des emplois en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles ».

Outre des avantages économiques (toujours le nerf de la guerre en politique) et un total partage technologique, ce que propose la France, c'est plus largement une coopération opérationnelle entre armées avec notamment une préparation conjointe. En choisissant le Rafale, la Belgique s'engagerait dans une relation privilégiée avec la France, le domaine aérien rejoignant le terrestre, puisque les deux pays sont partenaires sur le programme SCORPION.
Surtout, un tel niveau d'interopérabilité serait un signe formidable pour les européens et leur politique de défense... commune qui reposera inévitablement sur deux piliers structurants, à savoir les programmes d'armement et les opérations.

Aussi il n'y a pour la Belgique « ni obstacle, ni risque juridique pour la Belgique à engager cette discussion pour un partenariat avec la France ».

Nous sommes ici dans un opportun exercice de lobbying, au moment même ou certains acheteurs européens du F-35 commencent à douter de leur choix. Notons également que le fait que la presse belge offre ainsi une telle résonance au discours français pourrait être révélateur de tendances. Chez Le Soir, on précise même que cet article réservé aux abonnés est exceptionnellement en accès libre.

A Bruxelles, 2018 sera déterminante sur ce dossier.


lundi 4 décembre 2017

La ministre des Armées en visite officielle au 13ème RDP


La ministre des Armées Florence Parly a, pour la première fois en visite officielle ce vendredi 1er décembre, rendu visite au 13ème Régiment de Dragons Parachutistes sur le camp de Souge près de Bordeaux. Le thème de cette visite était l''innovation.

Images: Armée de Terre

Ce n'était pas exactement la première fois, vendredi 1er décembre, que Florence Parly se rendait sur le camp de Souge, puisqu'en septembre dernier, dans des conditions bien plus funestes, elle avait assisté à la cérémonie d'hommage à l'adjudant-chef Stéphane Grenier, opérateur du "13", mort pour la France, en Syrie.
Cette fois-ci, c'est en tant qu'écosystème d'innovation que le régiment était mis en lumière. Dans les armées, ce sont en effet les opérateurs des forces spéciales qui fonctionnent à la façon de start-ups: "innovation, réactivité, technologie".

La ministre a visité des ateliers opérationnels accompagnée du major général Barrera, tout récemment nommé n°2 de l'Armée de Terre. Ces derniers ont pu en conclure que pour garder "notre destin en main", le processus de mise en service des équipements doit prendre acte de l’évolution du contexte technologique et opérationnel. Aussi, grâce aux retex (retour d'expérience), il s'agit de prendre des risques contrôlés et maîtrisés, ce que permet précisément le monde des forces spéciales.

Le camp de Souge accueille tous les deux ans un salon international de l'innovation de défense, le SOFINS.






vendredi 1 décembre 2017

Cérémonie militaire sur la FREMM Provence pour la PMMN de Bordeaux


La frégate multi-missions "Provence" réalisait du 23 au 26 novembre une escale de maintenance sur la Garonne, dans le port de Bassens plus exactement. L'occasion d’accueillir à bord pour une cérémonie de remise de fanion les jeunes de la préparation militaire de la Marine Nationale.

Images: Pax Aquitania & Marine Nationale


En présence des autorités militaires et civiles, des anciens combattants, des familles (particulièrement fières !), 40 jeunes gens de la Préparation Militaire Marine de Bordeaux, commandée par le Lieutenant de Vaisseau Paul CARLES, se sont vu remettre un fanion sur la frégate PROVENCE samedi 25 novembre par le Contre Amiral Pierre CANAL, Commandant de la Marine à Bordeaux et directeur adjoint production de la SIMMAD.


Blog: La FREMM Provence en escale à Bassens du 23 au 26 novembre



La manifestation était animée par le bagad KER VOURDEL de Bordeaux, au son des cornemuses et autres bombardes. Des tonalités celtiques qui changent de la musique militaire que l'on entend habituellement en Aquitaine !

Présentation de la PMMN et photos de la cérémonie ci-dessous:
Les Préparations Militaires Marine sont un moyen pour des jeunes qui ont entre 17 et 26 ans de découvrir l'armée et la Marine Nationale en particulier :
Elles se déroulent sur plusieurs mois à compter de plusieurs week-end bloqués associés à une semaine bloquée à Brest. Les jeunes gens , encadrés par des réservistes reçoivent une instruction de nature militaire et maritime :
  • Une instruction militaire via des cours d'initiation à l'importance du monde militaire pour une Nation, des rudiments de géopolitique, l'apprentissage des grades, de la marche au pas, une sensibilisation à Vigipirate, des rudiments de maniements des armes, des cours de sécurité, l'acquisition d'un esprit collectif, d'une cohésion, du sport.
  • Une instruction maritime via des cours de navigation, de matelotage ( noeuds marins ) , de notions de sécurité maritime, des notions quant au langage et à la culture maritime, une sortie sur un bâtiment de la Marine Nationale ( Une semaine à Brest ), un week end voile pour les majors à Arcachon.

Souvent ces jeunes acquièrent au fil du temps le sens une véritable cohésion, un sens de l'importance du lien Armée/ Nation, de la défense des valeurs de la France et ce même dans le cadre d'une situation internationale tendue ( attentats, vigipirate, déploiements des forces dans le monde). Lorsqu'on les questionnent , ils sont souvent satisfaits d'avoir intégrer une PMM et découvert la Marine Nationale et l'armée. 
Lorsque l'on interroge les parents sur le regard qu'ils portent sur leur adolescent qui intègre une PMM, ils disent les voir changer. Ils disent les voir mûrir, faire des choix personnels responsables et en être fiers. Les parents affirment être rassurés par l'encadrement des PMM, et souvent se disent en accord avec les valeurs qui sont inculquées. 
Lorsqu'on interroge les instructeurs, souvent anciens militaires, ils se disent plutôt heureux d'encadrer des jeunes et de garder un lien avec l'institution.
Ces jeunes gens, à l'issu de cette formation en PMM, pourront intégrer les forces de la Garde Nationale, via la Réserve Opérationnelle, l'armée d'active, ou rester dans la vie civile. Reste qu'ils auront vécu cette découverte avec le monde militaire et marin, maintenant de fait, le lien Armée / Nation.

[Mode baïonnette enclenché: la FREMM Provence n'a pu accéder au port de Bordeaux en raison de travaux de maintenance (planifiés) sur le pont levant Chaban Delmas. Dommage pour le rayonnement des armées. Pour laisser entrer dans une ville classée UNESCO les 53 paquebots de l'année 2017 en revanche...]