Grand spectacle au large de la dune du Pyla. Forces spéciales de l'US Air Force et de l'Armée de l'air se sont une nouvelle fois données rendez-vous en ce printemps 2018 pour l'entrainement au ravitaillement en vol des hélicoptères.
Il y a à peine plus de 4 mois, en décembre 2017, nous découvrions les images impressionnantes de l'exercice Dark Dune "n°2", impliquant des hélicoptères Caracal de l'Armée de l'air, au ravitaillement en vol avec des cargos américains au large de Cazaux, sur le bassin d'Arcachon (lien ci-dessous).
Eh bien l'Armée de l'air nous propose une nouvelle fournée de clichés, absolument fantastiques, prises lors d'une nouvelle mouture de cet exercice au mois d'avril.
L'exercice "DARK DUNE 18" réunissait 2 MC130J de l' United States Air Force, 4 Caracal de l'escadron d'hélicoptères 1/67 "Pyrénées", 2 Rafale et 1 Reaper de l'Armée de l'air. Comme à l'habitude, l'objectif est de pouvoir agir dans la profondeur, grâce à la 3ème dimension.
On notera, outre le fait que ce spectacle devant la dune du Pyla doit être un plaisir absolu pour les yeux des passionnés, que l'Armée de l'air a mis à disposition des moyens remarquables. 4 Caracal, quand on connait le niveau d'engagement des appareils, est un chiffre impressionnant. Les Rafale arrivent de Mont-de-Marsan, et le drone Reaper (le seul basé en France) de Cognac.
Dark Dune permet aux pilotes de l'EH 01.067 « Pyrénées » de valider leur qualification au ravitaillement en vol, de jour comme de nuit.
Voici l'occasion de voir ou revoir le documentaire (re)diffusé cette semaine par la chaîne RMC Découverte, et retraçant l'histoire de Dassault Aviation. Un film assez remarquable, notamment pour ses images colorisées d'avant guerre, et son recentrage autour de la personne de Marcel Dassault.
DASSAULT, 100 ANS D'AVIATION FRANCAISE
Disponible jusqu'au mercredi 2 mai 00H00
Aujourd'hui, le constructeur aéronautique Dassault est l'un des fleurons de l'industrie française. En 1916, l'Etat français passait sa toute première commande auprès d'un jeune ingénieur visionnaire nommé Marcel Bloch, concepteur d'une hélice révolutionnaire. Aux côtés de son fils et successeur Serge Dassault, ils ont su habilement anticiper les besoins du marché aéronautique civil et militaire, liant ainsi leur destin à l'Histoire de France et à l'Histoire mondiale de l'aviation.
Il s'agit d'une incrustation YouTube non-officielle, l'incrustation RMC (disponible ICI) ne fonctionnant pas correctement. Elle n'a pas vocation à demeurer sur le blog ad vitam eternam.
Airbus et Dassault Aviation se sont accordés pour développer le futur de l'aviation de combat européenne. Un chasseur franco-allemand verra donc le jour entre 2035 et 2040, au sein d'un système de combat aérien futur qui réunira a minima les deux principales puissances européennes.
Comme prévu lors de l'annonce du 13 juillet 2017, lorsque qu'Emmanuel Macron et Angela Merkel avaient annoncé un avion européen, la coopération se structure entre français et allemands, à peine retardée par les déboires politiques hivernaux de la chancelière. Airbus Defence & Space et Dassault Aviation ont donc annoncé durant le salon aéronautique de Berlin ILA qu'ils s'accordaient pour "regrouper leurs forces pour le développement et la production du Système de combat aérien du futur européen (SCAF)" .
Selon le communiqué officiel (commun) publié par les deux groupes industriels, le Système de Combat Aérien Futur (SCAF), en anglais Future Combat Air System (FCAS), sera amené à compléter puis à remplacer les Eurofighter et les Rafale actuellement en service, entre 2035 et 2040.
Il s'agira d'un chasseur bien sûr, mais aussi d'abord, de plusieurs briques, des systèmes et "systèmes de systèmes", qui prépareront progressivement à l'environnement du combat aérien de demain, avec des drones, un C2 intégré à quasiment chaque appareil, et fusionné dans le cloud de la force déployée, des éléments d'IA, etc...
Eric Trappier (Dassault) et Dirk Hoke (Airbus DS) à Berlin, ce 25 avril 2018
Ce partenariat, conclu à Berlin par Éric Trappier, Président-Directeur général de Dassault Aviation et Dirk Hoke, Chief Executive Officer (CEO) d’Airbus Defence and Space, est un accord industriel historique qui permettra de garantir la souveraineté et le leadership technologique de l’Europe dans le secteur de l’aviation militaire au cours des prochaines décennies.
Selon, Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, et grand défenseur de l'autonomie stratégique européenne (face au F-35 notamment) : « Nous sommes convaincus qu’en associant leurs savoir-faire, Dassault Aviation et Airbus sont les mieux placés pour répondre aux besoins opérationnels des Forces Armées en développant ce programme européen d’une importance critique. Nos deux entreprises s’engagent à travailler ensemble de façon pragmatique et efficace. Notre feuille de route commune pour le programme SCAF comprendra des propositions pour le développement de démonstrateurs à partir de 2025. Je suis convaincu que seules des solutions européennes indépendantes sont en mesure de garantir la souveraineté et l’autonomie stratégique de l’Europe. La vision que la France et l’Allemagne se sont donnée avec le SCAF est ambitieuse et constitue un signal fort en Europe et pour l’Europe. Le programme SCAF renforcera les liens politiques et militaires entre les principaux États européens, tout en dynamisant son industrie aérospatiale. »
Illustration tirée des concepts Airbus pour l'écosystème de combat aérien du futur - Airbus DS
Pour Dirk Hoke, CEO d’Airbus Defence and Space, « L’Europe n’a jamais été aussi déterminée à préserver et à promouvoir son autonomie politique et industrielle et sa souveraineté dans le domaine de la défense. Airbus et Dassault Aviation ont absolument l’expertise requise pour mener le projet SCAF. Les deux compagnies ont démontré leur capacité à travailler ensemble sur des programmes complexes, à l’image du programme européen de drone moyenne altitude, longue endurance de nouvelle génération (le drone MALE dont la maquette est présentée justement à Berlin) ».
Airbus dévoile à Berlin une maquette du futur drone MALE européen, associant France, Allemagne, Italie et Espagne
« Le SCAF fait passer cette coopération fructueuse au niveau supérieur et nous nous engageons fermement à mener à bien cette ambitieuse mission en partenariat avec Dassault Aviation. Au vu du calendrier serré, nous devons nous mettre immédiatement au travail afin d’élaborer ensemble une feuille de route commune qui nous permettra de répondre aux exigences et de respecter les délais qui seront fixés par les deux États. Le lancement d’une étude initiale commune par la France et l’Allemagne dès cette année est donc d’une importante critique pour soutenir cet effort. »
Dassault Aviation et Airbus Defence and Space conviennent de l’importance d’une gouvernance industrielle efficace des programmes militaires. D’autres acteurs industriels européens du secteur de la défense et d’autres États pourront également être mis à contribution en fonction des financements publics et sur la base de la meilleure contribution.
Traduction: le SCAF se fera, en franco-allemand, quoiqu'il arrive. Liberté pour les autres pays de se greffer au projet, mais plus tardivement ils le feront, plus difficile sera pour eux d'obtenir de l'influence et des retombées industrielles.
Les réactions politiques au sommet des Etats français et allemands devraient rapidement arriver (Angela Merkel visite le salon à l'heure où ces lignes sont écrites).
Selon le blog Secret Défense, qui annonçait l'accord dès vendredi dernier, le français Dassault a gagné une bataille politique importante: "L'accord confierait à Dassault Aviation le futur avion de combat piloté à l’horizon 2040, alors qu’Airbus Defence & Space s’occuperait de l’architecture générale du système et d’autres briques importantes". Autrement, dit, le spécialiste européen de l'aviation de combat, Dassault, fera ce qu'il sait faire mieux: un avion.
Politiquement, l'Allemagne aurait gagné dans cet accord le rôle de leader s'agissant du futur char lourd européen, qui sera le fruit de la fusion entre Nexter et KNDS. Autre question qui semble-t-il trouve sa réponse: l'Allemagne n’achètera pas de F-35, et comblera ses lacunes capacités liées au retrait des Tornado par des Eurofighter Typhoon supplémentaires.
Grands absents: les anglais évidemment. Hors-jeu pour cause de Brexit. Faut-il imaginer que le drone de combat prévu au sein du SCAF, initialement avec les britanniques, verra le jour en franco-allemand, franco-français ?
Les grands travaux censés structurer l'Europe de la Défense ont donc commencé. Les volontaires sont en première ligne. Il ne fait aucun doute que le chemin sera semé d’embûches politiques ou industrielles, mais nous n'avons plus le droit à l'échec. Celui-ci se ferait au détriment de notre autonomie stratégique, et probablement pour de bon cette fois.
ILA est un salon mineur, mais regroupe cette année des annonces majeures !
En audition au Sénat, le chef d'état major de l'armée de l'Air, le Général André Lanata, a donné plusieurs précisions sur la montée en puissance des drones MALE au sein de l'Armée de l'air. Dès 2019, une escadre de surveillance sera créée à Cognac.
Dans le cadre des travaux parlementaires sur la prochaine Loi de programmation militaire, le CEMAA André Lanata était récemment en audition au Sénat. Il s'y est notamment exprimé sur les capacités drones de l'Armée de l'air.
6 drones MQ-9 Reaper sont actuellement en service au sein de l'escadron 1/33 Belfort, 5 au Sahel, et 1 sur la base de Cognac pour la formation. Ces 6 drones représentent 2 systèmes, sur les 4 systèmes commandés, donc au total, 12 drones.
Le Reaper du fabricant américain General Atomics est, rappelons le, un drone MALE (moyenne altitude, longue endurance) conçu pour la surveillance et la collecte de renseignement, et s'il dispose d'armement, capable de frappes aériennes.
Les 6 drones encore attendus seront livrés en 2019 et 2020, et seront au standard Block 5 (contre Block 2 pour ceux déjà en service chez nous). Ils seront surtout armés, puisque la décision au niveau politique fut prise à Paris en septembre dernier. Est aussi prévue l'emploi d'une charge utile ROEM pour "Renseignement d'origine électomagnétique" à l'horizon 2020. Enfin, un simulateur de mission sera également livré à Cognac, lui dès cette année 2018. La formation reste une priorité.
Au final, cette montée en puissance des drones à partir de 2019 amènera la création au sein de l'Armée de l'air d'une escadre de surveillance à Cognac.
Avec 12 drones Reaper potentiellement armés ou dotés d'une charge ROEM, l'Armée de l'air sera donc en 2020 remarquablement bien pourvue avec son escadre de surveillance.
L'arrivée des Reaper, décision hautement symbolique (et franche) de Jean-Yves Le Drian en 2013, a changé la façon de mener les opérations pour l'armée française. Ils viennent de dépasser le cap des 20 000 heures de vol, essentiellement sur théâtre extérieur.
L'Eurodrone pour 2025
Et ce n'est pas tout, puisque du côté de l'Eurodrone (ou EUROMALE), les choses pourraient vite avancer. Airbus présente sur le salon aéronautique de Berlin une maquette de son futur drone MALE. Comme prévu, selon la volonté du maître d'oeuvre, c'est un bimoteur. Reste à savoir ensuite s'il sera armé, car certains pays européens, l'Allemagne en tête (surtout en fait), pourraient bloquer sur ce sujet.
Nice to finally see the #EuroMALE, albeit in mock-up form here at #ILA2018 Note the size, I’d say 1/3 larger than a Reaper and Mantis. Not sure on size of engine. pic.twitter.com/OzAF7unGub
Fin de l'exercice « Frisian Flag » aux Pays-Bas, un entraînement multinational auquel sept nations participaient. L'Armée de l'air française y déployait des Rafale B et C, ainsi que des Mirage 2000D.
Sources & Images: Armée de l'air, Armée de l'air royale néerlandaise, EC 2/30 Normandie-Niemen
La France s’entraînait du 9 au 20 avril aux côtés de l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne, des États-Unis, du Royaume-Uni et des Pays-Bas, pays hôte de cet exercice « Frisian Flag ».
Frisian Flag est un exercice durant lequel se déroulent en Mer du Nord des missions d’Entry Force (entrée en premier) dans un environnement complexe et réaliste. Selon l'Armée de l'air, « l’objectif est de planifier, d’exécuter et débriefer des missions complexes dans un cadre multinational, ajoute le chef du détachement. Nous travaillons dans un environnement tactique non permissif réaliste intégrant des menaces air-air et sol-air. » Pour les équipages, c’est une occasion de s’entraîner à la planification, puis à l’exécution de Combined Air Operations (COMAO - dispositifs complexes d’aéronefs réalisant des missions à multiples objectifs) dans un cadre interallié et une atmosphère électromagnétique intense.
C'est la deuxième année consécutive que les chasseurs français participent à « Frisian Flag » aux Pays-Bas. « C’est, à l’heure actuelle, le plus important exercice auquel participe l’Armée de l’air en Europe », précise le lieutenant-colonel Olivier, chef du détachement français. Quatre Mirage 2000D, cinq Rafale B et quatre Rafale C des escadres de Nancy, Saint-Dizier et Mont-de-Marsan étaient mobilisés, ainsi que 200 aviateurs.
Au total, plus d’une cinquantaine d’avions (Rafale, Mirage 2000D, F-15, F16, F-18, Eurofighter, Mig-29) étaient mobilisés.
Un mot rapide, presque en forme d'erratum, pour revenir sur l'opération Hamilton, qui voyait il y a une semaine maintenant les USA, la France et le Royaume-Uni frapper des installations chimiques syriennes. Alors que la partition française s'annonçait jouée à la perfection, nous apprenons cette semaine que des ratés importants ont marqué l'opération, qui n'a cependant pas été perturbée dans son "effet militaire".
Tout semblait pourtant parfait. La très proportionnée (12 missiles tirés) participation française aux frappes occidentales contre le régime syrien samedi 14 avril nous démontrait que la France, avec des moyens aériens et maritimes déployés directement depuis la métropole, était en mesure de frapper militairement si elle estimait devoir le faire.
Mais très vite, en début de semaine, La Lettre A révélait que le fameux et nouveau MdCN (missile de croisière naval) dont 3 exemplaires ont été tirés par une Frégate Multi-Mission avait connu des ratés. A partir de là, la presse spécialisée (Le Mamouth, Secret Défense...) s'emparait de l'affaire, jusqu'à aujourd'hui, où ce sont les médias généralistes qui en font largement mention.
A vrai dire, un soupçon de questionnement existait dès samedi dernier. Pourquoi mobiliser 3 FREMM pour lancer seulement 3 missiles de croisières ? Et pourquoi les 5 Rafale, qui sont partis avec 10 missiles SCALP, et revenus avec zéro, n'en avaient-il tiré que 9 ?
On connait maintenant les réponses à ces questions. Citons La Lettre A: « La première frégate multi-mission (FREMM) qui devait intervenir n’a pas été l’Aquitaine, comme cela était prévu initialement. Au moment décisif, cette dernière a été dans l’incapacité de faire partir ses missiles. Sa « doublure », L’Auvergne, n’a pas pu non plus y aller de sa rafale. » Cette incapacité serait dûe, non pas à un problème technique (ce qui reste à déterminer du moins), mais à une trop courte fenêtre de tir. C’est alors la FREMM Languedoc, qui dut tirer la salve de MdCN. Et trois seulement donc.
Cette première pour la Marine Nationale a bien failli tourner au fiasco.
Pour l'Armée de l'air, c'est le 10ème missile SCALP qui ne se serait pas décroché, peut-on lire sur le Mamouth. Le missile de croisière a alors été largué dans la mer Méditerranée.
Les échecs de ce type ne sont pas non plus rarissimes. Il serait d'ailleurs interessant de savoir le taux d'échec sur des lancements américains, où ce sont des dizaines, voire centaines de missiles qui sont tirés.
Cependant, une avarie dans la Marine, une autre dans l'Armée de l'air (10%), cela inquiète les spécialistes, et cela a de quoi alarmer en haut lieu, même si, et on le regrettera, la ministre Florence Parly déclarait ce matin à Toulon: « Je n’ai pas l’intention de commenter les performances de tel ou tel système d’armes, ces informations, qu’elles soient vraies ou fausses, sont classifiées, je ne les commenterai pas. Nos objectifs ont été atteints et nous n’avons rien à ajouter concernant la performance des systèmes d’armes».
Pas plus d'informations pour le moment donc, même si l'on ne doute pas que journalistes ou mêmes parlementaires ne tarderont pas à enquêter. L'affaire s'avère trop majeure pour que des "coupables" ne soient pas identifiés (MBDA, Naval Group, DGA ?). Question de crédibilité en opérations comme sur les marchés de l'armement.
Le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) mène du 16 au 19 avril en Inde une importante mission industrielle. La délégation emmenée par son président Eric Trappier a notamment signé un protocole d'accord avec la Société des constructeurs de défense indiens, le GIFAS local.
Dans la foulée de la visite d'Emmanuel Macron, il s'agit pour les industriels français de ne pas relâcher la pression alors que le marché indien attire l’appétit de la concurrence, américaine en premier lieu.
Eric Trappier, Président du GIFAS et Président du CIDEF (Conseil de la Défense Française) Industries), et PDG de Dassault Aviation, a emmené avec lui une soixantaine d'entreprises industrielles aérospatiales françaises pour cette mission de coopération. Entre le 16 et le 19 avril, la délégation aura fait escale à New Delhi, Bangalore, Mumbai et Hyderabad, où des réunions ont été organisées pour rassembler les secteurs entreprises des deux pays.
Les principaux acteurs de l'ASD français sont présents: Airbus, ArianeGroup, Dassault Aviation, MBDA, Safran et Thales... mais aussi 54 sous-traitants, fournisseurs, PME et équipementiers.
L'objectif est bien sûr pour les français de promouvoir et de s'insérer dans la politique du Make in India, un objectif déjà bien entamé par divers partenariats, autour du contrat Rafale, mais pas seulement.
Le Memorendum of Understanding signé entre les deux groupements ce 16 avril « vise à promouvoir un cadre durable pour les partenariats actuels et futurs et les actions de coopération entre l'industrie aérospatiale française et l'industrie de défense indienne en réaffirmant la nécessité de développer les échanges commerciaux, par une coopération économique et industrielle renforcée , entre la France et l'Inde, et vers les clients à l'exportation », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Rappelons que l'Inde lance un nouveau programme pour 110 chasseurs bimoteurs, avec un engagement industriel sur place qui doit correspondre à 85% de la valeur du contrat. Si le Rafale, dont 36 exemplaires seront déjà livrés à l'Inde à partir de 2019, veut y prolonger sa lune de miel, le clan français devra se montrer encore plus persuasif que par le passé, la concurrence (Boeing conclut des accord sur place, pour y produire le F-18) comptant bien rattraper son retard.
Une convention a été signée lundi 16 avril à Mont-de-Marsan, entre l’Armée de l’air, l’agglomération montoise, et l’Université de Pau et des pays de l'Adour. Un master cybersécurité doit être créé à l’IUT.
Ci-dessus: la BA118 de Mont-de-Marsan est l'un des plus "opérationnelle" de France. Mais outre ses escadrons de chasse, de nombreuses expérimentations y sont menées par l'Armée de l'air.
Dans le cadre d'un projet Smart Base, la BA 118 de Mont-de-Marsan, qui accueille notamment le CEAM et son Air Warfare Center, a vu la signature d'une convention de partenariat ce 16 avril, entre l'Armée de l'air, la ville de Mont-de-Marsan et l'Université de Pau et des pays de l'Adour. Il s'agit notamment de développer un "pôle de ressources régional dédié à la cybersécurité".
La cybersécurité est un enjeu crucial, tant pour les armées, qu'à l'échelle nationale avec les cercles économiques et institutionnels. Sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, qui héberge d'ailleurs l’Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense (ESIOC), on cherche à mutualiser les compétences et les innovations des mondes civils et militaires (c'est bien tout l'intérêt des "smart bases".
Le but recherché, c'est la création d'un centre de ressources régionale dédié à la cybersécurité, plutôt hors de l'enceinte militaire cette fois, et un ruissellement sur l'écosystème économique local, souvent vulnérable à ces nouvelles menaces.
Mais avant cela, l'effort est porté sur la formation des étudiants, à qui s'offriront des carrières dans le militaire comme dans le civil.
Preuve de l'importance de ce projet, la Secrétaire d'Etat auprès de la ministre des armées (mais également ex-maire de Mont-de-Marsan), Geneviève Darrieussecq était présente lundi sur la BA 118.
Mardi 24 avril entre 9h et 14h , TOPOS, AEROCAMPUS Aquitaine et Aerospace Valley vous convient à une matinée d’échanges sur la valeur ajoutée des données spatiales pour répondre aux défis des entreprises et du territoire de Nouvelle Aquitaine.
La France fait partie des leaders mondiaux en matière d’infrastructures spatiales, et l’Union européenne a lourdement investi dans des programmes spatiaux qui sont aujourd’hui opérationnels.
Les données d’observation de la Terre sont aujourd’hui indispensables pour suivre l’évolution du climat sur la planète, construire les transports intelligents de demain, rendre l’agriculture plus écologique, exploiter les océans de manière durable, anticiper et répondre aux catastrophes naturelles… L’exploitation de ces données et la mise en place de ces solutions représentent de nombreuses opportunités pour les entreprises de la Nouvelle-Aquitaine.
Les frappes occidentales attendues pendant une semaine en représailles à l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien sont donc intervenues dans la nuit du 13 au 14 avril. 107 missiles de croisière ont été lancés par les USA, la France et le Royaume-Uni, ciblant des installations syriennes vidées de leurs occupants. L'impact de cette opération demeure limité, même si côté français, on retiendra des faits véritablement marquants.
Ci-dessus: un MdCN (missile de croisière naval) est tiré depuis une frégate de la Marine Nationale croisant en Méditerranée Orientale - Etat Major des Armées
Revenons sur les opérations, brièvement. Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril 2018, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont frappé des installations du programme chimique du régime de Bachar Al-Assad, en Syrie, suite à l'attaque chimique perpétrée par le gouvernement syrien contre la population de la Ghouta orientale, samedi 7 avril.
Malgré le blocage du Conseil de Sécurité par les vétos russes, trois membres de ce dernier ont, contrairement à 2013, agi après le franchissement de la fameuse ligne rouge, l'utilisation d'armes chimiques. Des armes prohibées par le droit international, il est utile de le rappeler. En l'état il n'y a selon moi aucun doute sur la légitimé de cette action militaire. Le fondement légal lui, existe, mais le blocage de l'institution suprême de la communauté internationale est avant-tout politique.
Les "Alliés" (expression qui fait son retour dans ce climat de nouvelle Guerre Froide) ont donc tiré dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 3h du matin, 107 missiles de croisière Tomahawk, mais aussi Stormshadow, SCALP, ou MdCN.
La participation française se chiffre à 12 tirs, 3 depuis l'escadre de la Marine en Méditerranée Orientale, et 9 depuis les Rafale de la force aérienne qui a décollé... de métropole !
Malgré les déclarations du régime syrien, selon lesquelles 70 missiles sur 107 auraient été interceptés, les Etats-Majors occidentaux assurent un résultat frisant les 100% de réussite. A Paris, c'est le Chef d'Etat-Major des Armées, les général Lecointre, qui est venu samedi présenter les résultats de l'action armée française. Selon lui, « l’attitude des moyens russes qui étaient en protection du territoire syrien a été une attitude ni active ni pro-active, de simple observation de ce qui se passait et de protection de leurs moyens ».
Les cibles, dont les personnels avaient été évacués bien à l'avance, étaient des centres de production et de stockage situés dans les banlieues de Damas et Homs. Les images satellites dévoilées par les occidentaux, tout comme la télévision syrienne, montrent des bâtiments aujourd'hui en ruine.
Samedi, les réactions ne se sont pas fait attendre. La Russie s'est offusquée, syriens et iraniens ont été naturellement encore plus sévères. Mais dans la globalité, les USA, la France et le Royaume-Uni ont obtenu un soutien international franc, notamment de la part des Turcs et des Israéliens, acteurs régionaux de premier ordre.
Un impact très limité sur le terrain, mais certaines leçons à tirer
Et alors que certains, y compris en France (et dans la classe politique), désapprouvent ces frappes et agitent le spectre de la guerre thermonucléaire et de la défiance vis à vis d'une Russie fantasmée, voire d'une action contre-productive sur le plan de la lutte contre le terrorisme, il convient de rappeler que cette opération militaire relève plus du symbole et de la démonstration de volonté (plus que de force) que d'une véritable action coercitive.
Donald Trump (il l'avait déjà fait il y a un an), Emmanuel Macron et Theresa May ont chacun prouvé que contrairement à leur prédécesseur respectif, ils respecteraient eux leur parole, référence à la fameuse "ligne rouge". Le message est ainsi très clair pour Vladimir Poutine, et peut-être pour d'autres, mais encore une fois, il n'y a pas eu de surprise ce week-end, sauf peut-être pour l'opinion publique et les médias.
La Russie ne jouera pas son destin pour la Syrie, preuve en est la non-utilisation de ses si chers missiles intercepteurs S-400. Les grandes puissances se parlent, et disposent de marge de manœuvre ici... ou ailleurs.
Sûrement que la scène vous paraîtra surréaliste, lorsque Vladimir Poutine fera l'éloge de sa nouvelle Russie durant la Coupe du Monde de football en juin prochain. Du hard power au soft power...
L'efficacité "pédagogique" de ces frappes sera probablement à nuancer. Bachar El Assad a quasiment gagné sa guerre civile, et les frappes américaines de 2017 ne l'ont de toute manière pas empêché de nuire à sa population sans discrimination.
Un Mirage 2000 de l'Armée de l'air au ravitaillement, dans la nuit du 13 au 14 avril 2018 - EMA
La France démontre de formidables capacités d'action
Mais posons la loupe sur la dispositif français dans ces frappes. L'Armée de l'air française a mobilisé quatre bases aériennes en métropole (Saint-Dizier pour ses Rafale, Luxeuil pour ses Mirage, Avord pour les avions radars AWACS, et Istres pour les ravitailleurs), et pas moins de 17 aéronefs pour un raid d'une durée de 10h à plus de 3000 km (presque 7000 aller/retour).
Cinq Rafale de la 4ème Escadre de chasse étaient chargés de délivrer le missile de croisière air-sol SCALP-EG. Neuf de ces missiles ont été tirés, sur dix emportés.
Quatre Mirage 2000-5F du Groupe de Chasse 1/2 « Cigognes » de la 2ème Escadre de chasse, équipés pour la chasse, assuraient eux la protection de la force aérienne.
Aussi, deux avions radar AWACS ont assuré leur traditionnelle mission de C2 (command & control). Mieux encore, ils assuraient la coordination du dispositif tactique interalliés.
Enfin, l'élément sans qui rien ne se passe. Ce sont six avions de ravitaillement en vol C-135 qui ont permis la réalisation de ce raid, avec 5 ravitaillements en vol par chasseur !
Cette capacité à mener un tel raid n'est pas donnée à tout le monde et est l'héritage direct des forces aériennes stratégiques de dissuasion nucléaire. Autant dire que c'est un club très fermé. Une mission aussi longue n'avait pas été menée depuis le lancement de l'opération Serval en janvier 2013, avec une mission record de 9h35 ! Nouveau record donc ?
Mais l'Armée de l'air n'était pas seule. En l'absence de son porte-avions, la Marine Nationale a pu déployer une solide escadre de cinq frégates (trois FREMM, une frégate anti-sous-marine, et une frégate anti-aérienne), et un pétrolier-ravitailleur. On soupçonne fortement la présence d'un sous-marin nucléaire d'attaque également.
Une ou plusieurs FREMM ont ainsi tiré trois missiles de croisière navals (MdCN) pour la première fois. Il s'agit du nouveau missile de croisière de la Marine Nationale, un outil qui manquait aux français par rapport à leurs alliés anglo-saxons. Ce missile équipera aussi la prochaine génération de sous-marin.
Le faible nombre de missiles tirés peut surprendre, mais il faut se rappeler qu'il s'agit du premier emploi de cet armement. Les cyniques diront que le MdCN est désormais Combat Proven.
La totalité du dispositif français démontre la multiplicité de nos moyens, ou la garantie de notre indépendance stratégique. Des moyens satellitaires ont également été mis en oeuvre, avant, pendant, et après l'opération.
On notera, s'agissant de l'indépendance, que nos appareils n'ont pas décollé depuis leur base en Jordanie et aux Emirats, ces Etats ne souhaitant visiblement pas interférer en dehors de la lutte contre le terrorisme. D'où l'importance de pouvoir agir depuis la métropole et les eaux internationales !
Sur l'aspect coalition, les trois membres occidentaux du CNSU démontrent simplement une fois de plus leur capacité, maintes fois travaillée, à opérer ensemble sur des missions complexes. C'est tout l'intérêt d’entraînements à haute intensité comme TEI.
La mission du 14 avril a t-elle rempli ses objectifs ? Pour répondre à cette question encore faudrait-il les connaitre. Ils étaient plus probablement politiques que militaires. Quoiqu'il en soit, elle aura été minutieusement préparée, limitée, proportionnée. On pourra à ce stade, conclure que tout le monde a su jouer sa partition, avec professionnalisme. Félicitons au moins sur ce point les forces armées françaises, un peu délaissées (ou pire) par la tornade politico-médiatique du week-end.
Après Boeing cet hiver, c'est maintenant Lockheed Martin qui apporte sa contribution au programme de drone ravitailleur embarqué pour l'US Navy. Le numéro 1 mondial de l'armement a présenté un concept d'aile volante à même d'être embarquée sur les porte-avions américains. La Navy semble miser gros sur cette solution de rupture.
Illustrations: Lockheed Martin, Boeing, General Atomics. Ci-dessus, une vue d'artiste de l'aile volante de Lockheed ravitaillant un F-35C de l'US Navy.
A l'aube de la décennie 2020, annoncée comme déterminante en termes de ruptures stratégiques, le Département américain de la Défense a lancé plusieurs programmes technologiques phares qui pourraient révolutionner la façon de faire la guerre (IA, big data, robotique, hypervélocité...). Et c'est notamment le cas dans l'aéronautique, nous avions déjà par exemple évoqué le cas des hélicoptères convertibles, où seuls les Etat-Unis sont aujourd'hui en pointe. Mais allons donc jeter un œil du côté de l'aéronavale, avec le programme MQ-25 "STINGRAY".
Alors que le projet de drone de combat embarqué (X-47B, qui a mené plusieurs campagnes de test en mer) est pour le moment mis de côté, la marine américaine mise désormais sur un drone capable de ravitailler en vol ses chasseurs F-18, ou un jour, F-35C. Il s'agit du programme CBARS (Carrier-Based Aerial-Refueling System), ou désormais MQ-25 "Stingray".
Le but est bien sûr, et c'est un leitmotiv désormais dans les forces aériennes modernes, de donner l'allonge nécessaire aux chasseurs afin que ces derniers puissent percer la bulle défensive "A2/AD" (la fameuse défense anti-aérienne, partout dans les médias actuellement s'agissant du cas syrien) tout en disposant d'une base d'opérations, ici le porte-avions, à l'abri d'une contre-mesure ou contre-offensive potentielle.
Cette notion d'allonge, on la retrouvait également avec les hélicoptères hybrides, conçus pour porter des hommes en profondeur en territoire ennemi.
Si dans les forces aériennes dites classiques (autrement dit, l'Armée de l'air), on connait l'importance stratégique des tankers ravitailleurs, sans qui aucune mission ne serait réalisable aujourd'hui, il en est autrement dans l'aéronavale, force de projection par nature, donc potentiellement à même d’œuvrer dans un ciel hostile. C'est là qu'intervient notre drone ravitailleur.
Une cible de 72 drones est évoquée, chacun pouvant emporter quasiment 15 000 livres (7 tonnes) de carburant jusqu’à 500 milles d’un porte-avions, doublant l'endurance des chasseurs / bombardiers.
Les industriels américains Lockheed Martin, Boeing, et General Atomics (Northrop Grumann a abandonné la course à l'automne 2017) furent ainsi appelés à révéler leur concept... Ce qui fut fait en décembre dernier par Boeing, qui dévoilait morceau par morceau une maquette de son projet de drone ravitailleur (illustration ci-dessous). Un design innovant de drone furtif, d'une taille respectable, proche de celle d'un chasseur F-18.
Le MQ-25 de Boeing, imaginée ici ravitaillant un F-18 de la Navy - Boeing
L'appareil à double empennage présente un fuselage bombé avec une prise d'air sur la partie supérieure, le faisant ressembler à un caisson de carburant volant, ce qu'il est littéralement.
Boeing, l'industriel le plus en avance sur son projet, réalise déjà des essais moteur et prévoit des tests de roulage cette année sur porte-avions.
Une maquette 1/1 du Stingray de Boeing a été dévoilée cet hiver - Boeing
Et c'est maintenant au tour de la très célèbre division Skunk Works de Lockheed Martin de dévoiler en ce mois d'avril ses concepts de MQ-25 "Stingray".
On y découvre une aile volante furtive, aux ailes repliables, capable d'être lancée depuis les catapultes électromagnétiques des porte-avions américains de nouvelle génération, et de jouer la "nounou" (terme utilisé à l'heure actuelle lorsqu'un chasseur sert de ravitailleur pour un autre chasseur, via des bidons de carburant) pour le F-35C.
A noter que fatalement, là où Boeing montre son drone ravitaillant un F-18, Lockheed en profite bien évidemment pour montrer son F-35C à l'oeuvre.
Il ne s'agit certes que de concepts, mais Lockheed devra dès cette année proposer un démonstrateur, s'il veut rattraper son retard sur Boeing.
(concept) Les MQ-25 de Lockheed Martin, sur le pont d'un porte-avions - Skunk Works
(concept) Les ailes du Stingray de LM sont repliables - Lockheed Martin
L'US Navy semble tenir particulièrement à ce projet, l'usage de drones embarqués lui offrirait un outil "sacrifiable" à même de renforcer les capacités d'action de son aéronavale dans un conflit de haute intensité, le type même de guerre qui ne relève malheureusement plus aujourd'hui du fantasme. C'est d'ailleurs pourquoi la mise en service d'un tel appareil pourrait intervenir dès 2021, une date ambitieuse oui, mais pas non plus improbable, tant les technologies ont été expérimentées par les forces armées et les industriels susmentionnés dans les années récentes.
Il est de plus probable que l'on voit apparaître la chose ailleurs, comme en Chine. Oui, mais en France ? Nous qui disposons d'une aéronavale comparable (pas numériquement bien sûr, mais dans l'usage de CATOBAR) à celle des américains*, et de ce fait une des plus performantes au monde, n'avons pas encore envisagé une telle solution.
Problème: les britanniques, empêtrés dans le Brexit, pourraient bien lâcher le projet de drone de combat dans lequel ils s'étaient engagés à nos côtés. Un programme qui aurait pu, dans sa facette "navale" voir l'émergence d'un ou plusieurs concepts de drones embarqués catapultables. Aujourd'hui seul le démonstrateur européen nEUROn (maître d'oeuvre Dassault Aviation) a pu réaliser des essais en mer, en vol seulement, dans l'environnement du porte-avions Charles de Gaulle.
Selon le PDG de Dassault et Président du GIFAS Eric Trappier, si les anglais venaient à lâcher le projet de drone de combat furtif, les travaux réalisés pourraient être utiles s'agissant du système de combat aérien futur, qui pourrait lui être réalisé avec comme principal partenaire l'Allemagne. Seulement, pas de mention de l'aspect naval ici, qui sans aucun doute intéressera moins les allemands que les anglais.
Il n'est cependant pas trop tard, puisque la nouvelle LPM verra le lancement des premières études sur le futur porte-avions de la Marine Nationale. Il paraît évident que la solution du drone naval de ravitaillement arrivera sur la table. Et la première difficulté ne sera certainement pas technologique, nous aurons en effet avancé (#optimisme) sur les drones de combat furtifs d'ici là. Non il s'agira plutôt de surmonter le fait que cet appareil navalisé, limité de facto à l'emploi franco-français, ne serait commandé qu'à un très faible nombre d'exemplaires.
General Atomics ne propose à ce jour qu'une version navalisée de son Avenger
Remarque: la question ne se pose pas en revanche, pour le Corps des Marines, ou même des aéronavales comme celles du Royaume-Uni ou de l'Italie, qui disposent (/eront) de chasseurs à décollage court ou vertical comme le F-35B. Ces forces sont en effet adaptées, non pas à la projection de force, mais plutôt à la protection d'une flotte (pouvant elle-même embarquer une force d'intervention). Elles n'en demeurent pas moins concernée par la problématique du déni d'accès.
Le GIFAS et son Président Eric Trappier donnaient une conférence de presse ce 12 avril durant laquelle étaient présentés les résultats 2017, ainsi que les perspectives pour le secteur aérospatial tricolore. Comme à l'habitude, ces industries se démarquent par leur santé exceptionnelle.
Le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales, par l'intermédiaire de son Président Eric Trappier (PDG de Dassault Aviation), Patrick Daher, Président du Groupe des Equipements du GIFAS - GEAD (PDG de Daher), Bertrand Lucereau, Président du Comité AERO-PME (PDG de Secamic), et de Pierre Bourlot, Délégué Général du GIFAS, présentait les résultats de la profession ce jeudi 12 avril.
Les chiffres 2017, dans la suite des années précédentes, sont bons, voire même très bon. 2017 est une année record pour la filière avec une progression du chiffre d’affaires à 64 Md€ (+6% à périmètre constant) avec une très forte composante exportation de 44 Md€ (+6%). Le secteur civil représente 76% du chiffre d’affaires.
Et le GIFAS ne manque pas de faire remarquer que ces résultats permettent de dégager à nouveau le premier solde excédentaire, à 17Md€, de la balance commerciale nationale.
Les commandes se chiffrent en 2017 à 68,2 Md€ (en baisse, -5%), ce qui conforte l'optimisme du Président Trappier: « Nous vivons des moments historiques. En effet, jamais autant d’avions commerciaux n’ont été produits en France. Ceci est possible grâce à la performance de la supply chain aéronautique, que je souhaite ici saluer ».
Des soins portés à la supply chain et à l'emploi
La supply chain française, largement constituée de PME réalise un chiffre d’affaires estimé de 22,6 Md€ (+5,9%) et 18,3 Md€ de commandes, en hausse de 2,3%, mais elle demeure confrontée au rythme de production soutenu.
Du côté de l'emploi, 2017 est également une année record avec 190 000 hommes et femmes dans la profession en France (187 000 en 2016), 12 000 recrutements et 2 000 emplois nets créés. De plus, fin 2017, il y avait 7 000 apprentis et contrats de professionnalisation dans les effectifs (+6%).
Miser sur l'innovation
Le CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile) contribue à élaborer une feuille de route nationale de la R&T aéronautique et civile, mais du côté de la défense, le GIFAS - avec en premier lieu son Président - salue l'effort porté par la nouvelle Loi de Programmation Militaire.
La LPM 2019-25 prévoit en effet une augmentation du budget "études amont" d'environ 33%, et favorise le lancement des études et expérimentations sur les systèmes de combat du futur.
Communiqué de presse et données statistiques (nombreuses) à lire ICI et ICI. Le GIFAS regroupe aujourd’hui 391 membres, dont 170 équipementiers et 185 PME.
Les nouveaux Missiles Moyenne Portée (MMP), produits par l'industriel MBDA, sont déployés dans les forces terrestres depuis la fin d'année 2017. Janes.com nous apprend maintenant que les premiers exemplaires seront déployés en opérations extérieures cet été. Les forces spéciales terre seront équipées.
Illustration: MBDA
Le major Jean-Luc Dietler, de la Section technique de l’armée de Terre (STAT), annonce dans un article du site Janes.com (également repris en français ICI) que le MMP sera normalement déployé entre juin et septembre au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane.
Quatre unités "conventionnelles" (quoique) de l'Armée de Terre en seront dotées, à savoir le 2ème Régiment Étranger d’Infanterie (REI), le 2ème Régiment Étranger de Parachutistes (REP), le 1er Régiment de Hussards Parachutistes (RHP) et le 3ème Régiment de Hussards.
Aussi, on apprend qu’un régiment des forces spéciales sera également concerné. Par déduction, deux régiments sont susceptibles d'être déployés avec des MMP, tous les deux basés en Aquitaine, le commandement des forces spéciales terre y étant concentré géographiquement. Il s'agit du 1er RPIMa et du 13e RDP. On penchera pour le premier, même si encore une fois, rien n'a été précisé.
Le programme MMP a été lancé en 2011 avec comme maître d'oeuvre MBDA. Ce missile de type "tir et oubli" comme le célèbre Javelin américain (dont on se rappellera l'emploi par les français en Afghanistan, et surtout contre Daesh en Irak) doit remplacer les missiles français Milan et Eryx. Ce nouveau système devrait grandement améliorer l'efficacité des troupes françaises grâce à sa portée, sa précision, ou encore sa légèreté.
1950 exemplaires sont attendus dans l'Armée de Terre d'ici 2025, selon la loi de programmation militaire. En plus des fantassins, le missile équipera également, le futur blindé Jaguar, et très probablement les drones tactiques Patroller.