jeudi 30 novembre 2017

Le 4e régiment d’hélicoptères des Forces spéciales fête ses 25 ans


Pur produit des réformes de l'après Guerre du Golfe, le 4ème Régiment d’hélicoptères des forces spéciales (de l'Armée de terre) célèbre son 25ème anniversaire. Outil d'aéromobilité et force de frappe considérable des opérations spéciales, il est aujourd'hui en pointe des dispositifs d'intervention français.

Avec 42 hélicoptères (Gazelle, Puma, Cougar, Tigre.... et Caracal pour quelques temps encore), c'est une partie très conséquente du parc aérien de l'ALAT qui est utilisée par le 4ème RHFS, répartie en 6 EOS (escadrilles des opérations spéciales). Au cours d'une montée en puissance, en hommes et en matériels, le Tigre HAD ou encore une version "FS" du NH90 sont prochainement attendus.

La vidéo ci-dessous, publiée par l'Etat-Major des armées, montre l'ensemble des capacités opérationnelles de ce régiment d'exception, l'un des plus performants au monde dans son domaine.

Basé à Pau, le 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales de l'armée de Terre (4e RHFS) fête ses 25 ans en 2017. Projetable sur un très court préavis, prêt à intervenir sur tous les théâtres extérieurs comme sur le territoire national, cette unité d'élite est indispensable aux forces spéciales des trois armées. Actuellement équipée de 42 appareils et armée par 500 militaires, elle verra ses effectifs et son parc d'hélicoptères augmenter d’ici 2025.




mercredi 29 novembre 2017

Le pôle Route des lasers s'installe et s'agrandit



La SEM Route des Lasers annonce l'acquisition de 11 hectares de terrain supplémentaires autour de Bordeaux, sur l'ancien site de Thalès à Pessac. Le but est de faciliter l'accueil et le développement de PME innovantes dans la filière de l'optique et des lasers, et par la même, la recherche. La photonique est annoncée comme l'un des secteurs clés des ruptures technologiques à venir, dans la défense comme dans de nombreux autres domaines.




mardi 28 novembre 2017

Compétition officielle pour le futur chasseur finlandais


Un pas de plus vers la procédure officielle. La Finlande s'apprête début 2018 à inviter les principaux avionneurs occidentaux à se lancer dans la procédure d'appel d'offres qui aboutira au renouvellement de sa flotte de combat. En jeu, une soixantaine de chasseurs. 

Photo: des Rafale français en Scandinavie, en Norvège lors de l'exercice Arctic Thunder en 2014. Crédits O.Ravenel/Armée de l'air.


On en parle depuis des années, Dassault prospecte en Finlande pour son Rafale (voir lien ci-dessous). Le pays scandinave, frontalier de la Russie, doit en effet d'ici 2030 renouveler sa flotte de 64 F/A-18 Hornett, dont il est équipé depuis 1992.

Sur le blog: Dassault peut s'avancer en Finlande... et ne craint pas le F-35


Le ministère de la défense prévoit d'envoyer début 2018 des invitations à candidater au futur appel d'offres pour l'achat de 64 nouveaux avions de combat.
Les différents rapports précédent cet appel d'offres ont permis d'arriver à la conclusion que malgré la disponibilité sur le marché d'appareils plus polyvalents et performants, le besoin restait le même, à savoir 64 appareils.
Le Parlement devrait allouer à ce programme entre 7 et 10 milliards d'euros, une somme jamais engagée par le pays jusqu'à ce jour.

Les heureux élus sont, sans surprise aucune, Boeing avec son F-18, Lockheed Martin pour le F-35, Dassault Aviation en France avec le Rafale, Airbus/BAE pour l'Eurofighter, sans oublier enfin le voisin suédois Saab et son Gripen.
Après des années de "séduction", les candidats sur ce marché stratégique (Europe & frontière russe) vont enfin pouvoir s'élancer dans la compétition officielle. La tâche du choix final reviendra au nouveau gouvernement qui aura pris ses fonctions en 2019, et n'est pas attendue avant 2021.

On se souvient de l'épisode comique du mois de juillet, où le Président américain Donald Trump, en visite officielle à Helsinki,  avait quasiment mis le dirigeant local Sauli Niinistö devant le fait accompli, en annonçant  que la Finlande faisait le choix des avions de chasse américains. Affirmation démentie par la suite par l'exécutif finlandais.

Toute la problématique, c'est bien sûr la position finlandaise vis à vis des USA et de l'OTAN (dont elle n'est pas membre), et donc du voisin russe.
Rappel historique: la Finlande fêtera le 6 décembre prochain le centenaire de son indépendance, obtenue à l’issue de la Révolution d’octobre 1917. Le Grand Duché de Finlande avait alors profité de l'effondrement de l'Empire Russe pour proclamer son indépendance. Un siècle plus tard, la méfiance vis à vis du puissant voisin est toujours de mise.


vendredi 24 novembre 2017

Partenariat entre l'Armée de l'air et l'Université de Bordeaux


Mardi 14 novembre 2017 sur la base aérienne (BA) 106 « Capitaine Michel Croci » de Bordeaux-Mérignac, Manuel Tunon de Lara, président de l’université de Bordeaux, et le général Rony Lobjoit, directeur des ressources humaines de l’Armée de l’air (DRHAA), qui représentait le chef d’état-major de l’Armée de l’air (CEMAA), se sont rencontrés afin de signer une double convention.

Sources & Droits : © Armée de lair

Communiqué:
Lors de leur rencontre, M. Tunon de Lara et le général Lobjoit ont signé une convention-cadre entre l’université de Bordeaux et l’Armée de l’air, ainsi qu’une convention d’application avec le collège des sciences et technologies de cette même université. 
Cette démarche fait suite à la signature d’une première convention le 11 décembre 2015 entre l’Armée de l’air et le ministère de l’Éducation nationale. Elle s’inscrit donc pleinement dans la politique mise en œuvre par la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, la direction générale de l’enseignement scolaire et l’Armée de l’air dans son plan stratégique Unis pour « Faire Face », qui fait de la formation, de la recherche et de l’innovation autant d’enjeux stratégiques. 
Initié au cœur du pôle d’excellence civil et militaire aquitain de la maintenance aéronautique, ce partenariat entre l’université de Bordeaux et l’Armée de l’air se présente comme une évidence. Il témoigne de l’intérêt partagé d’œuvrer ensemble dans ces domaines en plein essor.  
Les premiers résultats concrets sont attendus au printemps 2018, avec notamment l’intégration de sous-officiers sélectionnés pour un parcours visant à l’obtention d’une licence professionnelle «Métiers de l’industrie : maintenance aéronautique avionique, structure». Ceux dont la candidature aura été retenue pourront profiter de la plateforme de formation aéronautique de l’université de Bordeaux, dotée de laboratoires de recherche de pointe dans le domaine de l’informatique, de la microélectronique, l’Institut de maintenance aéronautique. 
Ce partenariat vivifie le lien armées-nation dans un secteur aux enjeux économiques et stratégiques majeurs.

jeudi 23 novembre 2017

Le Général de Villiers présentera son livre "Servir" le 29 novembre à Bordeaux


Quatre mois après sa démission, l'ancien Chef d'Etat-Major des Armées se confie sur les dessous de sa décision dans un livre sobrement intitulé "Servir". Il sera à Bordeaux mercredi 29 novembre pour présenter son ouvrage, et rencontrer le public. 

Photo: le général de Villiers, Chef d'Etat Major des Armées, aux côtés d'Emmanuel Macron le 14 juilelt 2017, soit 5 jours avec sa démission fracassante - SIPA PRESS


La Librairie Mollat à Bordeaux vous propose de venir à la rencontre du général Pierre de Villiers, ex-CEMA, mercredi 29 novembre à 18h à la Station Ausone. Il y présentera et dédicacera son livre (très bon paraît-il) "Servir", dans lequel il justifie sa démission, sans toutefois y chercher une quelconque polémique vis à vis de l'exécutif.

Pour rappel, le Chef d'Etat-Major des Armées avait démissionné le 19 juillet dernier après avoir pris connaissance des coupes budgétaires - dans le budget de la défense - décidées par Bercy. Une crise comme n'en avait jamais connue la 5ème République.

Attention, en raison d'une popularité plutôt importante (et c'est un euphémisme, le général est à l'heure actuelle une vraie rockstar), une forte affluence est attendue Station Ausone.

Éditeur : Fayard
20,90 €






mercredi 22 novembre 2017

Cycle étudiants "Défense et Sécurité Nationale" de l'IHEDN du 22 au 26 janvier


L'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale) organise du 22 au 26 janvier 2018 l'un de ses cycles étudiants "Défense et Sécurité Nationale" à Bordeaux. 

De niveau Master 2, ces cycles permettent à des étudiants spécialisés en défense et en géopolitique, de compléter leurs enseignements théoriques en approfondissant, en commun avec des praticiens les questions de défense de géopolitique et de relations internationales, notamment, dans une perspective de professionnalisation

Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au premier décembre.

Le contenu des cycles est en partie détaillé ci-dessous (source IHEDN), mais d'autres informations et une brochure sont à découvrir en suivant CE LIEN.


Objectifs
  • Connaître les missions de défense à caractère stratégique en lien avec les enjeux géopolitiques majeurs, et engageant les ministères de la Défense et des Affaires étrangères et du Développement international
  • Rencontrer des agents de l'Etat et des forces armées (perspectives de stages ou de carrières)
  • S'initier à l'aide à la décision politique, par des mises en situation et des travaux en comités restreints : travaux orientés vers des recommandations à caractère politique à destination des décideurs
  • Développer une capacité d'écoute et de travail en équipe (recherche du compromis ...

Publics concernés

Chaque cycle se compose de 60 à 80 étudiants, inscrits en masters 2 "Défense et géopolitique"(recherche ou professionnel), des universités ayant signé une convention avec l'Institut des hautes études de défense nationale


Principaux thèmes
  • État du monde et stratégie de la France
  • Défense et Enjeux de l'information
  • Connaissance de l'outil de défense par la rencontre d'acteurs sur le terrain
  • Défense et affaires étrangères
  • Aide à la décision politique (travaux pratiques en comités)
  • Armement

mardi 21 novembre 2017

La FREMM Provence en escale à Bassens du 23 au 26 novembre !


Evénement et pas des moindres entre ces 23 et 26 novembre. La frégate multimission "Provence" fera escale au Port de Commerce de Bassens. C'est la seconde fois qu'un bâtiment de combat de dernière génération remonte l'estuaire de la Gironde depuis la FREMM "Aquitaine" en 2013.  La frégate ne pénétrera cependant pas cette fois-ci dans le Port de la Lune, à Bordeaux.

En image ci-dessus, la FREMM Provence (au premier plan) de la Marine Nationale aux côtés du HMS Defenders de la Royal Navy en février 2016.


C’est un véritable fleuron de la Marine Nationale qui jeudi 23 novembre à 9h00 du matin accostera au Port de Commerce de Bassens. La Frégate Multimissions ( FREMM) PROVENCE sera en escale au port de Commerce de Bassens jusqu’au dimanche 26 novembre (10h00 ).
Pas d'ouverture au public (à ma connaissance) mais plusieurs événements dont une cérémonie de remise du fanion à la préparation militaire marine de Bordeaux à bord, samedi 25 novembre, que je devrais avoir le plaisir de suivre.

Signe du destin, elle accostera à Bassens, à deux pas du site de démantèlement du croiseur Colbert, actuellement en cours.
Depuis 2013, aucun bâtiment de combat de ce tonnage n'était arrivé jusqu'à Bordeaux. Cette même année, nous avions eu la chance de voir la FREMM Aquitaine et la frégate Latouche-Treville.

La Provence est la deuxième frégate anti-sous-marines du programme FREMM lancé par la France et l'Italie. Sa construction par Naval Group (ex DCNS) a débuté le 15 décembre 2010 aux chantiers DCNS de Lorient. Sa livraison à la Marine nationale a eu lieu en juin 2015.  Son port d'attache est Brest. Elle est commandée depuis le 8 juillet 2016 par le Capitaine de Vaisseau Renaud Annibal.

Les frégates multimission (FREMM) sont le programme phare du renouvellement de la composante frégate de la Marine nationale. Les FREMM sont conçues pour assurer des missions telles que la maîtrise d’une zone d’opérations aéro-maritime, les luttes antinavires, anti-sous-marine et anti-aérienne, la frappe dans la profondeur avec le missile de croisière naval et le soutien et l’appui des opérations de projection.

La 5ème FREMM "Bretagne" réalise actuellement ses essais, elle sera remise à la Marine Nationale début 2018 pour une mise en service la même année. Elle rejoindra l'Aquitaine, la Provence, la Languedoc, et l'Auvergne. La Normandie suivra en 2019, puis l'Alsace et la Lorraine en 2021 et 2022.

Deux pays étrangers possèdent des FREMM, il s'agit du Maroc et de l'Egypte.

L'Etat devait à l'origine commander 17 de ces navires de premier rang, chiffre qui tomba à 11 sous Nicolas Sarkozy, puis à 8 seulement sous François Hollande. On sait depuis l'année dernière qu'elle seront rejointes dans les années 2020 par leurs petites sœurs, les fameuses FTI "Belh@arra", qui ont des arguments offensifs séduisants (construits pour l'export) mais un tonnage inférieur à la FREMM (4000 tonnes contre 6000) et une carence dans le domaine des missiles de croisière. 

Lire sur le blog: la FTI "Belh@rra", nouvelle frégate de la Marine Nationale


Ceci-dit, des voix s'élèvent toujours pour réclamer, avec la hausse promise des budgets, la commande de FREMM supplémentaires.

Sources: Marine Nationale


lundi 20 novembre 2017

3ème édition des Talents Nouvelle-Aquitaine de l'aéronautique et de l'espace


Les Talents Nouvelle-Aquitaine de l'aéronautique et de l'espace reviennent cette année encore. L'événement co-créé par La Tribune et l'association BAAS verra sa 3e édition se dérouler le 6 décembre, au sein de la CCI de Bordeaux place de la Bourse.

Reconnue pour ses compétences dans les industries aéronautique et spatiale et remarquable pour sa dualité civile/militaire, l'Aquitaine regroupe en son sein une filière riche et dynamique. La Tribune et l'association BAAS (Bordeaux Aquitaine aéronautique et spatial), qui regroupent les principaux industriels de la filière, s'associent à nouveau pour mettre en valeur la richesse de cet écosystème et la variété des métiers qu'il propose. La 3e édition des Talents aquitains de l'aéronautique et de l'espace aura lieu le 6 décembre à Bordeaux Palais de la bourse, à partir de 16h. 
Les Talents de l'aéronautique et de l'espace visent à valoriser les métiers de la filière aéronautique et spatiale au travers des personnes qui les exercent. L'événement a pour objectif de mettre en lumière des salariés qui se sont distingués au cours de leur carrière, que cette dernière soit déjà longue ou encore très courte, et susceptibles de faire naître des vocations. Les Talents mettent également à l'honneur les entreprises qui les emploient et les écoles et centres de formation qui les ont formés.

Programme (source La Tribune):

16h45
Conférence d'Alain Charmeau, PDG d'ArianeGroup, grand témoin de cette édition

17h
Table ronde : "L'industrie 4.0 aéronautique et spatiale de la Nouvelle-Aquitaine" avec:
  • Christophe Betencourt, directeur du site de Mérignac de Stelia Aerospace
  • Christophe Chartier, PDG d'Immersion
  • Olivier Horaist, directeur industriel et achat de Safran
  • Jean Sass, directeur général système d'information de Dassault Aviation
  • Patrick Seguin, président de la Chambre de commerce et d'industrie Bordeaux Gironde

18h
Remise des prix dans les catégories suivantes:
  • Etude, recherche et développement, conception, essais 
  • Fabrication de pièces, montage et assemblage de systèmes, sous-ensembles et équipements 
  • Maintenance des matériels et systèmes aéronautiques et spatiaux
  • Fonctions supports, Achats, logistique, gestion des ressources, relation client

Parallèlement, un Village des startups permettra au public de découvrir les dernières innovations portées par les jeunes pousses de l'aéronautique et de l'espace.


vendredi 17 novembre 2017

Nouveau Président et projets en cascade pour Aerocampus


Le 14 novembre avait lieu l’assemblée générale d'Aerocampus, modèle de la formation aux métiers de l'aérospatial qui s'est imposé comme référence mondiale. Après 6 ans à son poste, le général Denis Guignot cède sa place de Président à Jean-Luc Engerand, directeur des programmes du groupe Safran. Au programme, des projets plus ambitieux que jamais.

Photo: l'assemblée générale d'Aerocampus, ce 14 novembre. Photo Aerocamps Aquitaine


Il n'est plus un secret aujourd'hui que le pari tenté par la Région Aquitaine en 2011, lorsqu'elle repris le site DGA de Latresne sur la rive droite bordelaise, s'est transformé en success story. Aerocampus Aquitaine forme désormais 270 élèves par an et a obtenu en 2016 100 % de réussite aux bac et BTS, dont plus de 82 % de mentions. Plus de 300 salariés travaillent sur le site, dont 70 personnes directement pour Aerocampus. Grâce à la diversification, le budget annuel atteint aujourd'hui les 10,5 millions d’euros, avec 25% de financement public, chiffre en baisse.

Aerocampus s'est de plus largement internationalisé. Nous en avons déjà parlé sur ce blog, la structure travaille sur la formation des mécaniciens qataris dans le cadre du contrat Rafale avec ce pays.
On trouve aussi des antennes Aerocampus en Suisse (Swiss Aerocampus), et bientôt en Inde à Hyderabad.

Sur le blog: L'écosystème du Rafale s'engage pour le « Make in India »



Si le très actif Jérôme Verschave demeure Directeur, un nouveau Président entre donc en fonction.  Polytechnicien, diplômé de l’Ecole nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace, Jean-Luc Engerand est investi dans le projet Aerocampus Aquitaine depuis ses débuts. Il a également été président de BAAS (Bordeaux Aquitaine Aéronautique & Spatial).
Entré en 1986, comme chef du département "calculs" à Messier-Bugatti, il est PDG de Snecma Propulsion Solide de 2007 à 2012, puis directeur général délégué d’Herakles de 2012 à 2013. Jean-Luc Engerand assure depuis la direction  des programmes du groupe Safran, poste qu'il quittera tout prochainement.


Des investissements à la chaîne 

Après avoir investi 26 millions d'euros pour la rénovation de son site historique de Latresne, Aerocampus lance une nouvelle tranche d'investissement d'un montant de 18 millions d'euros sur 4 ans.
250 000 euros vont d'ores et déjà vers le lycée Dupérier à Saint-Médard en Jalles, où 630 m² servent depuis la rentrée à former 15 stagiaires de l'Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) dans le cadre d'un CQPM (certificat de qualification professionnelle) câbleur intégrateur.
C'est cet espace que vous voyez sur la photo illustrant cet article, avec l'avant d'un Airbus A320 et bientôt apprend t-on, un fuselage de Falcon 900.

Ces 18 millions serviront également à raser puis reconstruire de vieux bâtiments à Latresne, dont un pôle avionique de 2000 m²; ou à développer le "Drone Campus" avec la création de volières à drones, d'un banc d'essai, et d'ateliers équipés notamment d'une imprimante 3D.

Un projet qui attire l'attention, est ce partenariat avec Dassault Aviation pour le développement de l'inspection des avions par des micro-drones autonomes. C'est aussi le rôle du campus, outre la formation, favoriser l'innovation dans le monde de la maintenance.


La future cité de l'aéronautique devient le projet "Tarmaq"

L'investissement sur le lycée de Saint-Médard n'est que la partie embryonnaire d'une plus large implantation sur la rive gauche, et principalement, sur l'aéroparc de Mérignac.
La pierre angulaire de cette ambition, c'est "Tarmaq", ou autrement dit la cité de l'aéronautique, dont on parle de plus en plus comme le grand projet de l'agglomération pour l'année 2020. Aérocampus a été mandaté dans le cadre de l'Opération d'intérêt métropolitain.

On ne parle plus ici seulement d'un musée, mais quasiment d'un parc d'attraction (et hôtelier) capable d’attirer 200 000 visiteurs par an. Le modèle à Bordeaux, c'est bien sûr désormais la cité du vin et ses 425 000 visiteurs annuels.
Il faudra mobiliser entre 80 et 90 M€ pour pouvoir faire sortir de terre cette cité qui occupera 60 000 m² sur un terrain de 12 Ha en plein cœur de l'aéroparc de Mérignac.

Si le projet est validé en cette fin d'année, l'inauguration sera espérée en 2021.


jeudi 16 novembre 2017

Les Emirats Arabes Unis confient à Dassault la rénovation de leurs Mirage


Les Forces armées des Émirats Arabes Unis ont annoncé lors du Dubaï Air Show 2017, mardi 14 novembre, leur intention de signer avec Dassault Aviation un contrat de modernisation de leur flotte de Mirage 2000-9. L'opération concerne une soixantaine d'appareils.

On ne le répétera jamais assez: pour une puissance comme la France, fournir (vendre) un système d'armes, c'est conclure un partenariat stratégique sur des décennies. Un partenariat qui liera vos forces armées avec celles de votre client/allié (formation, entraînements) ainsi que vos industriels pour qui les retombées économiques seront fructueuses sur le long terme.

Un principe encore une fois vérifié avec le choix des EAU (qui viennent d'annoncer l’achat de deux Corvette Gowind auprès de Naval Group) de se lancer dans la modernisation de leur - très belle - flotte de Mirage 2000-9. Ce contrat, encore non chiffré, est estimé à plusieurs centaines de millions d'euros.

Dassault Aviation se félicite évidemment de cette décision, et rappelle via son PDG Eric Trappier, que l'entreprise, « partenaire sans faille des Émirats Arabes Unis depuis plus de 40 ans, est pleinement engagée à répondre aux besoins opérationnels et à soutenir les défis stratégiques des forces aériennes émiriennes lors des prochaines décennies».
Thales Group, spécialiste de l'avionique et des équipements, devrait probablement intervenir dans ce deal, comme il l'a fait pour la modernisation des Mirage 2000 indiens.

Ce contrat pourrait fournir, du moins dans un premier temps, de l’activité à plusieurs sites français de Dassault et Thalès, là encore en se basant sur l'expérience indienne.

Il faut noter que les Mirage 2000-9 des EAU sont des appareils déjà très évolués et performants. Ils ont participé aux opérations en Libye en 2011, aux côtés des français, et sont partie-intégrante depuis 2015 de la coalition arabo-musulmane agissant dans le conflit au Yémen.

Question: cette modernisation, qui devrait prendre des années, signe t-elle le glas du contrat Rafale qu'on espérait aux EAU, pour 60 appareils justement, soit le nombre de Mirage 2000 concernés ? Ces Mirage commandés en 1998 sont d'ailleurs loin d'être à la retraite, mais on avait pu évoquer début 2017 une revente de certains d'entre eux à l'Irak. Plus de nouvelles depuis.
De plus, à Washington, l'administration Trump vient d'autoriser les EAU à recevoir des renseignements officiels sur le F-35.... Ce qui n'est pas vraiment un bon signe.

Lire sur le blog: Le F-35 bientôt dans le Golfe Persique ?



mercredi 15 novembre 2017

Colloque "La société française en guerre 1914-1918"



Colloque "1914 – 1918, la société française en guerre. Nouveaux regards, nouvelles approches"
Musée d'Aquitaine. Jeudi 16 Novembre 2017, 09:00 - Vendredi 17 Novembre 2017, 09:00.
Dans le cadre de l'exposition "1917. Voilà les Américains !" présentée au Centre Jean Moulin
Ce colloque s'inscrit dans le cadre des manifestations scientifiques organisées à l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale et accompagnant l'exposition "1917. Voilà les Américains !", que consacrent le Centre national Jean Moulin et la ville de Bordeaux à l'arrivée des troupes américaines à Bordeaux et dans les communes limitrophes. 
Si les mobilisations militaires, et leurs implications économiques et politiques en France ont été largement étudiées, les perceptions mentales qu'ont les français des changements, sociétaux, culturels, politiques et économiques qu'induit le conflit au sein d'une société encore traditionnelle, ainsi que les modifications de paradigmes qu'elle entraîne, le sont encore peu ou de manière dispersée. 
Moment d'ouverture à tous les publics et discussion, ce colloque ainsi que les manifestations qui l'accompagnent, se proposent d'étudier cette question au regard des plus récents travaux


mardi 14 novembre 2017

A découvrir, ce documentaire russe sur l'histoire du Normandie-Niemen


Ils volent aujourd'hui sur Rafale et sont basés à Mont-de-Marsan: ce sont les pilotes du "Neu-Neu", l'un des plus prestigieux escadrons de l'Armée de l'air. Prestigieux et chargé d'histoire... Avant d'être réactivé au sein de la 30ème escadre sur la BA-118, cet escadron s'est illustré en une toute autre époque. C'était durant la Seconde Guerre Mondiale, sur le front de l'est.



Si vous suivez ce blog, je ne vous apprends rien. Et si ce n'est pas le cas, voici un bref rappel: l'escadron fut créé par le général de Gaulle en 1942, afin de rendre la France Libre présente sur le front de l'Est. D'abord baptisé Normandie, les pilotes de l'escadron, qui volaient sur Yak-3 participèrent à partir de 1943 aux batailles de Koursk, Smolensk, ou encore du fleuve Niémen (d'où l'unité prendra son nom définitif sur ordre de Staline). Nous fêtions d'ailleurs cette année les 75 ans de cette épopée.


Lire aussi sur le blog: Le Normandie-Niemen, 75 ans d'histoire




L'histoire du Normandie-Niemen, ou "Neu-Neu" est encore vive dans la mémoire des russes, où l'histoire est peut-être même mieux connue qu'en France.
Et justement, les habitants de la région de Kaliningrad (ex-Prusse Orientale) ont participé au financement d'un documentaire qui retrace le combat de l'escadre française dans les rangs de l'Armée rouge au cours de la "Grande Guerre patriotique". Le réalisateur de ce documentaire de 38 minutes est Arseniy Zayanchkovsky.


Le documentaire est disponible sur YouTube, ou ci-dessous. C'est en russe, mais des sous-titres sont disponibles:



Et c'est l'occasion également de vous proposer également cet autre documentaire, français celui-ci !





lundi 13 novembre 2017

SOFINS, le salon de forces spéciales, fait un petit avec SOFLAB


Comme attendu, le salon SOFINS, favorisant l'innovation dans le monde des forces spéciales, a accouché d'un petit frère francilien: SOFLAB. Ce premier sommet dédié à la recherche et aux innovations françaises aura lieu le 29 mars 2018 en Ile de France et permettra d’anticiper les besoins de demain en matière de technologies et d’innovation pour nos forces armées. 

Communiqué:

Versailles – Le 30 Octobre 2017 – Lancé à l’initiative du Cercle de l’Arbalète, un think tank créé en 2014 afin de rapprocher les industriels des Forces Spéciales, le SOFLAB s’inscrit dans la continuité du « hub start-up » proposé lors de la dernière édition du SOFINS en mars 2017.  
Dans la continuité du Village startup du SOFINS  
Pour rappel, Le SOFINS est l’événement biennal dédié aux Forces Spéciales qu’elles soient originaires de l’Armée de terre, de la Marine Nationale ou de l’Armée de l’air ainsi qu’aux Unités Spéciales (RAID, GIGN, BRI). Il est également piloté par le Cercle de l’Arbalète. Organisé sur le Camp de Souge (33), cet événement réservé uniquement aux professionnels du domaine, permet des démonstrations grandeur nature et des tests en conditions réelles au plus près de la réalité opérationnelle. Lors de sa dernière édition en mai 2017, celui-ci a accueilli près de 4000 visiteurs et 236 exposants.  
Lors de cette édition, le Cercle de l’Arbalète a démontré encore une fois l’importance pour les armées françaises de resserrer les liens avec l’écosystème Recherche/Innovation hexagonal, mais il est allé plus loin en créant « l’Arbalète Lab » qui a ouvert le monde des forces spéciales aux startups.  
Fort de ce succès, le Cercle poursuit cet élan et créé un évènement dédié aux innovations de rupture en année intermédiaire au SOFINS : une plateforme inédite d’échange entre forces spéciales et écosystèmes innovants  
Permettre aux forces armées d’anticiper les prochaines vagues technologiques
Conçu comme un forum et resserré sur la thématique des liens entre la recherche/ innovation française et les futurs besoins des forces armées, le SOFLAB permettra aux deux populations de disposer d’espaces et de rendez-vous privilégiés tout au long de la journée du 29 mars.  
Ainsi :  
Des sessions de pitch par les startups sélectionnées
Des rencontres BtoG (Business to Government) afin d’étudier en toute confidentialité un besoin précis des forces armées
Un concours qui permettra de distinguer les innovations de rupture pouvant permettre aux forces armées de faire la différence sur et hors du champ des opération Les startups distinguées via le concours bénéficieront de prix thématiques remis par des comités d'experts scientifiques, industriels et militaires selon leurs orientations technologiques. Plus d'informations à suivre.  
Un appel à projet démarrera le 30 octobre 2017  
D’ici au 19 mars 2018, l’équipe du Cercle de l’Arbalète va partir à la recherche des plus belles pépites issues de la recherche/innovation française.
Les startups qui souhaiteront également candidater au SOFLAB pourront soumettre leur dossier, téléchargeable sur le site du cercle (https://cercledelarbalete.org/)

vendredi 10 novembre 2017

Des images des forces spéciales Air en provenance d'Arizona


De superbes images en provenance du désert de l'Arizona, où les forces spéciales de l'Armée de l'air s’entraînent aux côtés côtés des américains, canadiens, italiens et polonais. Nous sommes ici dans le cadre de l'exercice interalliés Angel Thunder, consacré au sauvetage de personnels en territoire ennemi.

Ci-dessus, un Caracal français hélitreuille des opérateurs au milieu des cactus de l'Arizona. Ci-dessous, des commandos du CPA 30 avec un Pavehawk américain (à noter en fond, la présence d'avions A-10), ou encore des militaires canadiens prêts à embarquer dans un Chinook - Photos US Air Force


L'exercice américain Angel Thunder 17 se déroule du 4 au 8 novembre sur la base aérienne de Davis-Monthan, dans le sud de l'Etat de l'Arizona.
Des unités de l'US Air Force, de l'US Army, de la Navy et des Marines y accueillent leurs alliés français, canadiens, italiens et polonais pour une grande répétition des compétences CSAR (combat search and rescue), ou RESCO en français.

Après une première participation en 2014 (on en parlait déjà sur ce blog), l'escadron 1/67 "Pyrénées" de l'Armée de l'air, basé à Cazaux, est de retour aux USA, et a fait le voyage avec deux hélicoptères H225M Caracal. 
Les hélicoptéristes ne se sont pas déplacés seuls puisqu'ils sont accompagnés d'un module de récupération et de sauvetage de commandos parachutistes de l'Air du CPA n°30 (basés aujourd'hui à Orléans, après avoir quitté Mérignac).

Angel Thunder est la grand messe bi-annuelle de la recherche et sauvetage au combat aux Etats-unis, une capacité qui demande des compétences solides ainsi que des matériels permettant une allonge importante. C'est pourquoi le "Pyrénées", avec ses Caracal conçus pour les opérations spéciales et ravitaillables en vol, s'impose comme le spécialiste en France - et même européen - dans cette catégorie.
Le cadre du désert de l'Arizona, vaste et aride, se prête particulièrement bien à la reconstitution des opérations contemporaines.










jeudi 9 novembre 2017

Airbus tease l'avion de combat européen de demain


Airbus Défense & Space a présenté mercredi 8 novembre à Berlin sa vision du système de combat aérien du futur. Au cœur de ce concept, des appareils existants comme l'A400M, des essaims de drones, mais aussi un premier visuel de l'avion de combat européen, qui pourrait d'ici 2040 succéder au Rafale et à l'Eurofighter Typhoon.

Schéma de présentation ci-dessus - "Future Air Power" - Airbus DS


Le groupe Airbus avance ses pions. Ce 8 novembre, à Berlin, Airbus présentait en grande pompe sa vision du système de combat aérien du futur, vision que vous pouvez découvrir avec la vidéo ci-dessous:


Dans la lignée - enfin - des présentations américaines, et reprenant les grands concepts sur le combat aérien de demain, en premier lieu un haut niveau de partage de données entre plusieurs types d'appareils allant de l'Awaks (ici un A330) au transporteur tactique A400M, en passant par le chasseur, les satellites et les drones, Airbus tente là de s'imposer comme l'acteur principal du marché européen.

Airbus DS présente sa vision à travers, je cite, une famille de systèmes intelligents, modulaires et connectés pour le futur espace de combat, avec une architecture multidomaines - par exemple le cyber ? - plus intelligente et en réseau ("A smart, modular and connected family of systems for the future battlespace with smarter platforms, multi-domain and a networked architecture").


A400M lanceur de drones et avion de combat européen

Outre un surprenant A400M porteur de drones en essaims (mais rien de révolutionnaire, la chose a déjà été testée par l'US Air Force sur C-130), on notera bien évidemment l'apparition d'un premier concept d'avion de combat de nouvelle génération. 5ème ou 6ème*, cela reste à définir, mais on penche pour la seconde option.
"NEW FIGHTER" est décrit comme furtif, à long rayon d'action (intéressant car donne une indication sur la taille et la masse de l'appareil), et doté d'une survivabilité accrue dans un monde où le facteur A2AD (Anti-access area denial) devient source majeure de préoccupations. Il dispose de plus de capacités de fusion de données de haut niveau (la révolution du C2, déjà en marche avec le F-35) et ISR, c'est à dire de collecte de renseignement.

On retiendra l'absence remarquée de drones de combat (UCAV) sur la vidéo de présentation. Ces derniers semblent pourtant être un pilier de la puissance aérienne post-2030. De là à penser qu'Airbus laisse volontairement la place au drone FCAS franco-britannique de Dassault & BAE...

Enfin, le Zephir est présent dans la vidéo, drone "satellitaire" d'Airbus capable de voler pendant 14 jours à 20 000m d'altitude. Il attise l'intérêt de nombreux pays, dont la France.


Une présentation pleine de symboles

Alors certains, et j'ai pu en faire partie, ne manqueront pas de souligner que la présentation est faite à Berlin, par un groupe fortement critiqué en France pour sa "germanisation"... et que la solution présentée par Airbus laisse sur le carreau LE spécialiste français des avions de combat, Dassault Aviation, qui s'est lui engagé dans le programme FCAS avec le Royaume-Uni justement.

Il n'y a rien d'anodin dans la démonstration d'Airbus. L'offensive avait été lancée dès le mois de juin par le groupe, qui appelait la France à rejoindre un programme européen d'avion de combat. Puis une victoire importante fut remportée le 13 juillet, lorsque Angela Merkel, la chancelière allemande avait proposé à Emmanuel Macron de rejoindre un programme européen pour le système de combat aérien européen du futur. Lire ci-dessous.



Ce qui nous fait conclure que la présentation effectuée ce 8 novembre est le dernier temps fort d'un triptyque médiatique rondement mené.

Si aucune feuille de route n'a été publiée par la France, l'Allemagne, ou même l'Espagne (également partenaire sur ce projet), Airbus ne le cache pas, il veut le lead du prochain programme d'avion de combat européen. Rôle bien entendu courtisé par Dassault Aviation, qui fort de son expérience, se voit comme un "leader naturel", selon les mots de son PDG Eric Trappier. Le rôle de leader... c'est bien ce qui se joue aujourd'hui.

Des décisions politiques et industrielles devront rapidement être prises, au sommet. Le consensus sera obligatoire ! Signe du temps qui presse, on apprenait le même jour que dans le cadre du remplacement des Tornado allemands dans les années 2020, le F-35 américain serait a priori favori. A ce jour, que l'on parle d'un avion de nouvelle génération ou d'un drone de combat, l'Europe n'a rien d'autre à proposer que des concepts.


*Encore faudrait-il définir ce qu'est la 6ème génération. Les concepts laissent penser que l'empennage des appareils aura disparu, et qu'ils disposeront d'armes à énergie dirigée. Lockheed Martin vient d'ailleurs de se voir confier un programme visant à embarquer sur des  avions de 5ème génération (F-22, F-35) des lasers offensifs dès les années 2020.


mardi 7 novembre 2017

[Replay] Trois documentaires pour revivre de grandes opérations spéciales


A voir ou revoir, la série de documentaires exceptionnels "Opérations spéciales", retraçant avec précision trois opérations spéciales menées ces dernières années par le COS (Commandement des Opérations Spéciales). L'occasion de découvrir le témoignage des décideurs et acteurs. Des instants et des paroles rares, ponctués par des images réelles inédites.

"Opérations Spéciales",  série produite par Mémento (3x70'), était diffusé sur Planète+.

  • Opération HK35 - Afghanistan - 17 décembre 2010 : le premier épisode de la série vous emmène à Nijrab dans la province de Kapissa en Afghanistan, où s’est déroulée le 17 décembre 2010 l'opération HK35. Le commando Trepel de la Marine (mais pas seulement) y a mené une opération de très haute intensité, qui passera de l'extraction d'un "facilitateur", à la neutralisation de deux chefs talibans de premier ordre. En infériorité numérique, la bataille durera 7 heures et coûtera la vie d'un homme côté français, second maître Jonathan Lefort. Les témoignages sont ici exceptionnels.


  • Opération Carré d'as - Golfe d’Aden - Septembre 2008 : le second épisode vous emmène dans le Golfe d'Aden en 2008, lorsque la zone était en proie à la piraterie maritime d'origine somalienne. Un couple de retraités français convoyant un voilier vers l’Europe est pris en otages, et c'est au Commando Hubert de la Marine Nationale d'être projeté dans l'océan indien sur la frégate furtive Le Courbet. Au delà de la ligne d’horizon, pour ne jamais être repérés, et pendant plusieurs jours, va se dérouler en pleine mer un jeu du chat et de la souris qui se conclura par un assaut nocturne en pleine tempête.


  • Opération Licorne : Cocody - Côte d’Ivoire - 6 avril 2011 : rendez-vous enfin à Abidjan, Côte d’Ivoire, début 2011. Le pays est alors en crise et pendant plusieurs jours, les ressortissants étrangers, menacés, sont évacués par les soldats des Forces Spéciales de l’Armée de terre. Quelques jours après la fin des évacuations, l’ambassade du Japon est envahie par des miliciens qui tuent plusieurs employés et séquestrent l’ambassadeur, enfermé dans la panic room du bâtiment. Moins de trois heures après le début des évènements, les plus hautes autorités japonaises autorisent la France à intervenir. Les hommes du 1er RPIMa et du 4ème RHFS, épaulés par les pilotes du 1er RHC vont alors mener une opération d’une audace extraordinaire et libérer l’Ambassadeur du Japon. 48 heures après, c'est le chargé d’Affaires de l’Ambassade de Grande-Bretagne qu'il faudra sauver. Vous découvrirez ici que ces opérations héliportées en zone urbaine auraient pu se terminer de façon catastrophique sans la maîtrise des pilotes français. Cela tient parfois du miracle...



lundi 6 novembre 2017

Le F-35 bientôt dans le Golfe Persique ?


L'administration Trump aurait accepté d'étudier l'intérêt des Emirats Arabes Unis pour son chasseur F-35. Un revirement qui s'explique par la stratégique américaine vis à vis de l'Iran, mais qui pourrait éveiller les inquiétudes d'Israël, seul possesseur de l'appareil dans la région. Quid également des belles perspectives promises au Rafale français aux EAU ? 

Defense News révèle (Trump could let the UAE buy F-35 jets) que dans le cadre de sa stratégie visant à renforcer la coopération stratégique avec les Emirats Arabes Unis, l'administration Trump aurait enfin accepté la demande d'Abu Dhabi d'entamer des pourparlers préliminaires sur une possible acquisition du chasseur F-35 de Lockheed Martin. Les émiratis devaient même bénéficier d'un briefing classifié.

Ce changement de politique, vraie rupture avec les années Obama, aurait deux raisons: d'une part bien sûr, le containment de l'Iran, cher à Donald Trump. D'autre part, il pourrait bien s'agir d'une vraie "récompense" pour un Etat - les EAU - qui est le seul pays du Golfe à avoir participé à toutes les coalitions conduites par les américains depuis 1991 (elles sont au nombre de 6), ainsi que l'un des premiers bénéficiaires du programme FMS (foreign military sales), les ventes d'armements US.

Mais en quoi est-ce une rupture ? C'est évidemment du côté d'Israël qu'il faut chercher, l'Etat hébreux étant soucieux de ne pas voir tomber les armements les plus modernes chez de potentiels adversaires. C'est ainsi que Barack Obama avait éludé l'intérêt des Emirats en 2011, déjà. 
Pour l’administration Trump, pourtant en bons termes avec Tel Aviv (cf l'affaire de l'UNESCO), cela ne représente pas ou plus une limite. On juge en effet à Washington que les EAU sont plus un partenaire qu'une menace pour Israël, et que leur vendre F-35 n'est pas un viol de l'engagement du Congrès à préserver le QME ("Qualitative Military Edge": concept de politique étrangère visant à donner ou garantir un avantage stratégique chez un allié) israélien.

A ce jour selon le site Defense News, ces derniers n'auraient pas montré de signes d'opposition. Pour rappel, Israël a choisi il y a 10 ans de rejoindre le programme F-35. Les premiers des 50 appareils commandés, dénommés "Adir" dans l'IAF, ont été perçus en décembre 2016 et sont déjà en service. 


Et les Rafale ? De l'art de jouer sur tous les tableaux

Les EAU pourraient donc bien être en passe de pouvoir conclure durant le mandat du Président Trump un accord complet "au mérite", incluant divers contrats d'achats et de développement d'armements,  ou de formation.

Ce qui nous fait donc poser la question ici, en France: quel est le destin réservé au si prometteur contrat pour une soixantaine d'avions Rafale espéré à Paris depuis quelques années ? 
Souvent annoncée comme imminente, la signature de ce contrat portant sur 60 exemplaires du chasseur omnirôle de Dassault Aviation a progressivement glissé vers des horizons plus ou moins proches. Aujourd'hui, les plus optimistes évoquent 2018 et une commande divisée en trois tranches de 20 appareils.
Des élections, la baisse des revenus issus du pétrole; et surtout la guerre menée au Yémen par la coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite et à laquelle les émiratis participent, ont compliqué ce calendrier. A moins que ce ne soit autre chose...

Les Etats du Golfe sont en effet passés maître dans l'art de diversifier leurs fournisseurs, les contrats d'armement se transformant en partenariats stratégiques accompagné d'un soutien diplomatique. On a ainsi vu le Qatar acheter 24 Rafale en 2015, puis signer pour 24 F-15 américains, et enfin annoncer sa volonté en cet été 2017 de se procurer également 24 Eurofighter.
Aux EAU, grand partenaire des français, on soigne le lien avec les USA, tout en annonçant le développement avec la Russie d'un chasseur léger de 5ème génération (février 2017) basé sur le Mig-29.
Le simple calcul de ces potentiels parcs aériens pour des pays parfois grands comme un département français doit laisser rêver nombre d'aviateurs dans le monde !


Une conclusion simple: contrairement à ce que l'on pouvait lire ou entendre, les Etat-Unis de Donald Trump, malgré une année inaugurale parsemée de divers tumultes diplomatiques, ne sont pas devenus un repoussoir.  Mieux encore, s'agissant des contrats d'armements, F-35 en pointe, la stratégique semble être plus agressive que jamais. Des marchés comme ceux du Golfe sont propices à cette politique commerciale décomplexée, et contrairement aux apparences, il n'est pas certain qu'il y ait de la place pour tout le monde.


vendredi 3 novembre 2017

Le drone NEURON vole toujours


Du 28 août au 31 octobre 2017, la Direction Générale de l'Armement (DGA) a conduit une nouvelle campagne d'essais en vol avec le démonstrateur de drone de combat nEUROn.

Vous le pensiez au garage après ses campagnes européennes réalisées en France, en Italie, en suite, puis de nouveau en France (avec le groupe aéronavale à l'été 2016), mais le démonstrateur de drone de combat nEUROn vole de nouveau cet automne.

Le drone furtif, fruit d'un programme européen rassemblant derrière Dassault Aviation, maître d’œuvre, cinq pays partenaires que sont l’Italie avec Alenia Aermacchi, la Suède avec Saab, l’Espagne avec Airbus Defence & Space, la Grèce avec HAI, et la Suisse avec Ruag, est au coeur d'une nouvelle campagne d'essais en vol réalisée par la DGA à Istres du 28 août au 31 octobre. Celle-ci est intitulée «nEUROn 2017».

Il est question cette fois d'essais portant notamment sur la soute de l'appareil, avec des vols soute ouverte & soute fermée. nEUROn a eu l'occasion d'emporter en soute une bombe guidée laser GBU-12. Il avait déjà volé avec cet armement au printemps 2015 en Suède.

Le démonstrateur préfigure de ce que sera le drone furtif bombardier (à ce jour, pas de capacité air/air évoquée) des années 2030. On regarde maintenant surtout vers le projet similaire mené par la France et le Royaume-Uni dans le cadre du programme SCAF (système de combat du futur), dont les travaux préparatoires ont commencé.

Une seconde campagne «nEUROn 2017» doit avoir lieu du 06 novembre au 1er décembre 2017. Il totalise à ce jour plus de 140 vols.




jeudi 2 novembre 2017

Les drones armés (américains) arrivent au Niger


Probables conséquence de l'embuscade qui a coûté la vie à quatre bérets verts au Niger début octobre, les USA vont utiliser des drones armés au Sahel. Cette décision fait monter d'un cran le statut des opérations dans la bande sahélo-saharienne, et viendrait presque couper l'herbe sous les pieds des français, qui ont annoncé l'armement de leurs drones en septembre.

C'est officiel, le Niger autorise les Etat-Unis à utiliser des drones armés contre les groupes djihadistes opérant dans le nord du pays, à la frontière malienne. 
C'est là que le 4 octobre, 4 américains avaient été tués dans une embuscade dont les conséquences n'ont cessé de prendre de l'ampleur politique depuis. Une aide de 60 millions de dollars pour la force du G5 Sahel, initiative supportée par la France, ainsi que donc, le recours prochain aux drones armés dans la région.



Selon Reuters, c'est même le ministre nigérien de la Défense, Kalla Mountari, qui a fait cette demande aux Etats-Unis "il y a plusieurs semaines".

Difficile de dire si la décision a été précipitée par l'embuscade du mois d'octobre, car les américains opéraient déjà une montée en puissance au Niger, avec l'installation d'une base de drones (certes non armés) à 100 millions de dollars à Agadez, dans le centre du pays. En tout, avec une autre base dans la capitale Niamey, ils seraient 800 personnels au Niger.


Des conséquences pour les opérations françaises ?

Si l'on devrait rester sur une empreinte légère (ligh footprint), car c'est non seulement la doctrine héritée d'Obama, autour des drones et forces spéciales, mais aussi la politique stratégique américaine en Afrique, il se pourrait que l'arrivée de drones armés dans la BSS change un minimum la donne s'agissant des opérations françaises.

Le 4 octobre, ce sont des Mirage français de l'opération Barkhane qui sont intervenus auprès des américains, en moins d'une heure, mais ces derniers n'ont pas pu ouvrir le feu en raison de la proximité avec l'ennemi au sol. De même au moment de l'arrivée des hélicoptères Tigre français, les combats étaient trop rapprochés.
On entre là dans le cœur du débat sur l'utilité tactique des drones armés. Non seulement l'appareil pourra anticiper l'embuscade (puisqu'il surveille l'opération en temps réel), mais il offrira un appui aérien directement disponible. Le 4 octobre, c'est assez rare pour le souligner, les américains n'avaient pas de drone.

Quelles conséquences pour Barkhane donc ? Les français, par l'intermédiaire de la ministre Florence Parly avait annoncé à la rentrée que la décision était prise sur l'armement des drones Reaper de l'Armée de l'air à court terme.

Cependant, la France n'a à ce jour reçu que 6 drones de surveillance non-armés (5 basés au Niger, 1 à Cognac), et les 6 autres devaient arriver d'ici 2019, mais ce calendrier vient de glisser à 2020 pour le dernier appareil. L'armement de ces drones demandera également certaines mises à niveau techniques et opérationnelles... Bref, il faudra être un peu patient.

Sur une opération comme Barkhane, dont la zone est aussi vaste que l'Europe, le recours aux drones armés devient inévitable. Et il n'y a pas que Barkhane puisqu'une partie non négligeable des effectifs français au Sahel est affectée aux opérations spéciales: environ 3500h sur Barkhane, 500 sur Sabre.
Et c'est bien dans l'appui aux opérations spéciales que les drones armés pourraient jouer leur rôle le plus déterminant. On parle bien ici de neutralisation de cellules terroristes ou HVT (high value target).

Les questions portent donc aujourd'hui sur le rôle américain. Est-il destiné à dépasser le Niger ? A appuyer à terme les opération françaises, conventionnelles ou spéciales ? Le théâtre laisse t'il la place à deux "nations cadres" qui n'apprécient pas nécessairement les enjeux sous le même angle ? Jusqu’où américains et français sont ils prêts à aller dans la coopération (et le partage de renseignement) ? Quid de la relative (nous sommes déjà dépendants de bien des moyens logistiques de nos alliés) autonomie stratégique française en BSS ?

A la vue de toutes ces questions encore sans réponse, il semble bien que l'arrivée des drones armés américains au Niger soit en passe d'instaurer une nouvelle donne, qui verrait les USA prendre du poids dans la balance.